Le 1er Mai, un exilé de 16 ans a été agressé sous un pont voisin des puces des Saint-Ouen. Comme une centaine d’autres mineurs isolés, il campait là depuis plus d’un mois. Une présence mal vue par les riverains et les commerçants.
Marché aux Puces de Saint-Ouen (93) – La scène, filmée trois jours plus tôt, a circulé comme une traînée de poudre. Elle est désormais dans les smartphones de tous les commerçants. Sur les images, on distingue d’abord, sous un pont, deux policiers à cheval. D’un côté, Paris et le stade Bertrand Dauvin, de l’autre, la rue Jean-Henri Fabre et ses boutiques de contrefaçons. Un jeune homme est violemment interpellé par deux agents. L’un de ses camarades intervient alors pour prendre sa défense. Repoussé par un gaz lacrymogène, il s’en prend à son tour à la policière. Quelques secondes et une échappée à travers les étals plus tard, il ne reste que le crottin au sol et les téléphones pour témoigner de la scène.
La vidéo, postée sur Twitter par un syndicaliste policier a depuis été vue près de 600.000 fois. Selon le Figaro, « trois personnes en situation irrégulière ont été placés en garde à vue ». Kamel a tout vu depuis sa boutique. C’est même lui qui a filmé, assure-t-il. « Franchement, ces jeunes, ils sont normaux, tranquilles. On n’a jamais eu de problèmes avec eux. », dit-il :
« Mais bon, il n’y a pas de la place pour tout le monde… D’ailleurs, ils sont partis ? »
Ces jeunes, dont parle Kamel, sont une centaine, venus pour la plupart d’Afrique de l’Ouest. En attendant d’être officiellement reconnus mineurs par l’État et pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance, ils ont durant plus d’un mois élu domicile dans la rue du Lieutenant-Colonel Dax, sous le périphérique, à la frontière de la Seine-Saint-Denis (93).
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