Les enclaves résidentielles se multiplient en France même si le phénomène est moins massif que celui des “gated communities” aux Etats-Unis. La mixité sociale est-elle menacée dans nos villes ?
Dans certaines villes de France, à l’instar de Nantes, Lyon, Bordeaux ou Marseille, se déplacer relève parfois du labyrinthe, ou de la jungle.
Depuis quelques décennies, les palissades, barrières, murs ou portails automatiques avec digicodes et caméras de surveillance fleurissent dans l’espace public afin d’empêcher les passages, voire clôturer les rues, les résidences et les copropriétés.
Ce phénomène de “gated communities”, de quartier résidentiel fermé, était jusque-là plutôt fréquent à l’étranger : en Afrique du Sud, aux États-Unis, au Brésil…
Mais si le processus de séparation spatiale des classes sociales n’est pas un phénomène récent en France, l’Hexagone voit aussi ce séparatisme gagner ces villes et villages, et ce bien au delà des quartiers huppés, composés de très riches. En somme, cet espace de l’entre soi se démocratise.
Pourquoi voit on se multiplier ces enclaves dans la ville ? Qui sont ces “enfermés” ?
Quelles sont les conséquences de ces choix privés sur l’espace public ? Que dit il de notre capacité à vivre ensemble et à faire commun ?