Les forces de police judiciaire et des douanes sont sur tous les fronts pour tenter d’endiguer le «tsunami blanc» du trafic de cocaïne, qui frappe la France de plein fouet. Quinze personnes ont ainsi été interpellées jeudi et vendredi par l’Office antistupéfiants (Ofast), membres d’un réseau très élaboré, où la poudre blanche était coupée à du sucre. Six arrestations ont eu lieu en France, huit en Espagne grâce à un mandat d’arrêt européen, et une à Dubaï (Émirats arabes unis) à l’aide d’un mandat d’arrêt international, a appris Le Figaro de source judiciaire, confirmant les informations du Parisien . La plupart de ces individus sont très défavorablement connus des services de police, notamment pour des affaires concernant le trafic de stupéfiants, selon nos informations.
Ce trafic, qu’une source policière qualifie de «très organisé», a été découvert grâce à des informations de l’agence fédérale antidrogue américaine, la DEA. D’après Le Parisien, un conteneur a transité au port du Havre (Seine-Maritime) puis a été saisi à Thiais (Val-de-Marne) avec 22 tonnes de sucre dans 900 sacs: à l’intérieur, entre 300 et 800 kilos de cocaïne. Pour pouvoir être vendue, la drogue devait ensuite être séparée du sucre grâce au savoir-faire de chimistes colombiens, un procédé complexe et peu commun dans le milieu. Quatre d’entre eux auraient été arrêtés en Espagne. […]
En 2021, l’État français, grâce au travail de l’Ofast et des douanes, a saisi pas moins de 23 tonnes de cocaïne, soit deux fois plus qu’en 2020. Si couper la cocaïne avec du sucre est tout sauf évident, nécessitant des chimistes pour les séparer, le procédé n’est pas nouveau. En 2016, au Kenya, 100 kilos de cocaïne avaient été dissimulés dans un conteneur de sucre. À la tête du réseau, un certain Jack Marrian, fils de l’aristocrate britannique Lady Emma Clare Campbell de Cawdor.