Pourtant réprimés par le régime de Vladimir Poutine, certains réfugiés russes déplorent un manque de soutien, notamment administratif.
(…) Artiom Kotenko, citoyen russe de 50 ans né sur le territoire de l’Ukraine soviétique, raconte à l’AFP avoir été « anéanti » par l’assaut lancé par Moscou le 24 février. Une semaine plus tard, cet artiste et designer graphique ayant travaillé pour le musée de l’Ermitage et le théâtre Tovstogonov, quitte Saint-Pétersbourg pour la Finlande avant de rejoindre Paris.
Un accueil beaucoup plus froid
Par contre, se plaint Artiom, il est rapidement devenu évident qu’obtenir des papiers pour travailler légalement en France allait s’avérer très difficile, à l’inverse des citoyens ukrainiens qui, fuyant la guerre, sont accueillis à bras ouverts, comme un peu partout en Europe. « Cela doit changer car il y a plein de gens comme moi (des Russes anti-Poutine ayant fui la répression, NDLR) et il y a du travail pour nous », insiste l’artiste.
(…) Depuis son arrivée en France en avril, c’est une succession d’embûches administratives, assure-t-il, logeant sa famille à ses frais dans un hôtel près de Paris. Pour la durée de l’examen de sa demande d’asile, ils ont obtenu un logement à Alès, dans le sud de la France.
Daniel espère pouvoir « travailler dès que possible » et revenir à Paris si l’asile lui est accordé. Antoine Nicolle, un doctorant de 29 ans, a participé à la création du « Fonds de solidarité pour les Russes en exil ». Son but : apporter un soutien financier à ceux qui, pour des raisons politiques, ont quitté leur patrie.
« On a créé cette association parce que nous avons vu que rien n’était fait pour les Russes », raconte, en russe, l’ex-enseignant du Collège universitaire français de Moscou. Mais, affirme-t-il, parce que le Fonds comporte le mot « russe », les banques sont réticentes à travailler avec lui dans le contexte des sanctions, si bien qu’il n’arrive pas à avoir de compte bancaire. « C’est vraiment n’importe quoi », juge Antoine Nicolle.
(Merci à Blaireau Bondissant)