ENTRETIEN EXCLUSIF – Trois semaines après son échec au second tour de l’élection présidentielle, Marine Le Pen livre ses ambitions pour les législatives et dévoile son souhait de faire émerger «une nouvelle élite», en vue de 2027. «Sauf événement exceptionnel», elle ne se représentera pas à la présidentielle.
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N’est-ce pas parce que M. Mélenchon fait l’union quand vous entretenez la division, avec Reconquête! notamment?
Jean-Luc Mélenchon fait l’union de ceux qui défendent les black blocs, qui veulent désarmer la police, qui veulent ouvrir les portes des prisons, qui veulent le burkini à la piscine et qui veulent 270 milliards d’impôts sur le revenu en plus. Le tout avec des divergences idéologiques majeures entre eux. Cela s’appelle une manœuvre d’appareil. Je considère que l’union avec Éric Zemmour n’était pas possible. Parce que nous n’avons pas la même vision stratégique. Nous avons une responsabilité historique: ne pas laisser tomber une partie des Français entre les mains des racialistes, des indigénistes et des wokistes qui expliquent à l’ouvrier au smic qu’il est un oppresseur. Nous voulons rassembler, en même temps, les électeurs du camp national, les patriotes de gauche et la droite bonapartiste. Éric Zemmour délaisse toute une partie de cet électorat à Jean-Luc Mélenchon. Il laisse tomber l’électorat populaire au risque de venir gonfler une vague rouge qui viendrait transformer l’Assemblée nationale en ZAD. Il a un positionnement irresponsable et n’est pas dans une position de rassemblement. De surcroît, je me sens une responsabilité à l’égard des gens qui ont voté pour moi. Certes, il y a l’insécurité et l’immigration, mais il y a aussi la politique sociale. Il me paraît difficile de demander aux électeurs du RN d’aller voter pour des députés qui voteront la retraite à 65 ans. Il n’y a là aucune rancune. Mais ces divergences stratégiques sont trop importantes.
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Vous aviez confié en février dernier au Figaro qu’«a priori» c’était votre dernière présidentielle. Êtes-vous toujours dans ce même état d’esprit?
J’ai une pensée construite et linéaire. J’essaye de peser mes mots. Quand je dis «a priori», cela veut dire sauf événement exceptionnel. A priori, donc, je pense que trois présidentielles, c’est déjà un parcours. Qui m’a permis de faire monter nos idées de 18 % à 42 %. Ce qui, en dix ans, est une belle dynamique. Je sais que cette dynamique n’est pas terminée pour nos idées. La question, c’est qui les portera dans cinq ans. Il est beaucoup trop tôt pour en parler. Mais j’aimerais évidemment, moi aussi, voir émerger une nouvelle élite.
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