14/05/2022
[Article gratuit à lire en intégralité sur Le Figaro]
23/01/2022
À l’Université de Paris, on atteint le summum de l’absurdité : deux oraux arbitraires et improvisés de 10 mn, sans rapport avec un cursus médical, comptent pour 72 % de la note finale d’un étudiant en médecine, annihilant 15 heures d’examens écrits évaluant des milliers d’heures de travail sur 12 matières, qui eux, ne représentent que 28 % de cette même note.
Le Président de la République a voulu nous faire rêver, mais la réalité «c’est qu’il a volé nos rêves et fait de cette réforme un enfer». Il avait annoncé la fin d’un système absurde, celui du numerus clausus qui en médecine «élimine précocement 85% d’étudiants excellents et motivés et conduit à l’expatriation dans les pays voisins, puis, ensuite, à l’embauche de médecins formés à l’étranger pour combler notre propre pénurie». Il avait annoncé vouloir que la France «redevienne la nation de l’excellence scientifique, du savoir, et de la connaissance».
Cette réforme des études de santé s’avère catastrophique et ne fait qu’aggraver la situation, quoi qu’en dise la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Mme Frédérique Vidal, qui refuse tout dialogue et se réfugie dans le déni. Cette réforme met en danger la formation de nos futurs médecins avec une sélection absurde et pousse les étudiants à l’exil, c’est la double peine. Pendant ce temps, on recrute des médecins étrangers non francophones sur le Bon coin…
[…]Il n’y a plus de redoublement possible, les étudiants sont éjectés brutalement du cursus et réorientés vers des filières par défaut, avec quasi aucune chance de revenir en médecine, en dépit des mensonges éhontés du ministère qui promeut sa fameuse deuxième chance.
[…]Voici un exemple de sujet délirant de l’épreuve de «mise en situation» de l’université de Paris : «Dans un musée, on voit une enseigne d’une ancienne chocolaterie du XVIIIe siècle avec un domestique noir qui sert sa maîtresse blanche. Le nom de la chocolaterie est “le nègre joyeux”. Qu’en pensez-vous?». Il s’agit pourtant bien d’un sujet censé évaluer si les étudiants «disposent des compétences nécessaires pour accéder aux formations de médecine», selon le décret.
[…]Face à la débâcle, aucune empathie de la présidente de l’Université de Paris, Madame Christine Clérici, ni de sa Ministre de tutelle Madame Frédérique Vidal, qui a préféré envoyer la police plutôt que de recevoir les étudiants en délégation. Elle a fait preuve de permissivité, voire d’incompétence, dans la mise en place d’une réforme sans critères objectifs et règles communes, en générant une inégalité criante sur l’ensemble du territoire français. Elle a mis en place l’ensemble des conditions propices à l’exode de nos meilleurs jeunes, alors même qu’elle a été alertée à maintes reprises de l’interprétation scandaleuse effectuée par les universités de médecine. Elle a ignoré les alertes d’un rapport du sénat (12 mai 2021) […]
17/07/2021
Ce devait être une première année d’études de médecine avec moins de bachotage, où l’on évaluerait les étudiants également sur leur personnalité… Mais depuis septembre 2020 et la mise en place de la réforme des études de santé et du numerus clausus, les couacs se multiplient.
[…] Jeanne avait obtenu d’excellentes notes à l’écrit, sur des sujets de médecine, récompense de nombreuses heures de travail tout au long de l’année. “Avant le concours, je pouvais être à 10 ou 11 heures par jour, témoigne l’étudiante. Je ne prenais jamais de soirée…”
[…] Un oral auquel les étudiants jugent avoir été à peine préparés et qui pourtant, côté coefficient, valait à Tours autant que l’écrit. “Je suis tombée à l’oral sur la préservation de la barrière de corail, sourit, amère, l’étudiante. J’en avais entendu parler, mais je ne m’étais jamais intéressée à la barrière de corail. J’ai lu le texte, je l’ai compris, donc j’ai su l’expliquer. Mais quand l’examinateur me posait des questions sur la barrière de corail, je n’en avais vraiment aucune idée.”Résultat, la jeune fille de 18 ans tient seulement six minutes sur la barrière de corail et sa note est mauvaise. Cet oral balaie en quelques minutes les résultats écrits d’un an de travail : elle est recalée et n’ira pas en médecine l’an prochain, comme d’autres étudiants classés même parmi les dix meilleurs à l’écrit. […]