L’ancien ministre de l’Intérieur du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, Gérard Collomb, était l’invité de Thierry Dagiral dimanche dans “Europe Matin Week-end”. L’ex-maire de Lyon est revenu sur son expérience au gouvernement, et a évoqué les réussites et les échecs de son passage place Beauvau. Il évoque notamment la forte mobilisation de l’électorat musulman en faveur de Jean-Luc Mélenchon.
Le premier tour de l’élection présidentielle de 2022 a révélé une division des Français quasiment inédite sur le plan politique, avec l’apparition de trois nouveaux blocs distincts. Un constat que partage l’ancien ministre de l’Intérieur du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, Gérard Collomb. Invité de Thierry Dagiral dimanche dans Europe Matin Week-end, l’ex-maire de Lyon est revenu sur son passage au gouvernement, ponctué de réussites et aussi d’échecs. “On voulait aller vers une France apaisée, et jamais la France n’a été aussi divisée qu’aujourd’hui“, affirme-t-il d’abord sur Europe 1.
“Il y a un vrai problème de ce point de vue là“, enchérit Gérard Collomb, qui tient toutefois à souligner des succès sur le plan économique. “Avant le Covid, il y a eu des créations d’emploi extrêmement fortes“, estime l’ancien maire de Lyon, arrivé quatrième lors des élections municipales de 2020.
“Mais d’un point de vue sociétal, la fragmentation de la société française s’est accrue, et en particulier le problème des banlieues n’a pas été résolu“, ajoute Gérard Collomb sur Europe 1. Pour l’ancien ministre de l’Intérieur, ce constat explique l’apparition de trois blocs qui composent le nouveau paysage politique français. “Il y a un certain nombre de gens que cette situation angoisse, que ce soit dans un sens ou dans l’autre“, assure-t-il au micro de Thierry Dagiral.
Sans condamner son action au gouvernement, Gérard Collomb expose que “sur les problèmes d’immigration, (l’État) aurait pu aller plus loin. Quand à peu près 120.000 personnes font des demandes d’asile, qu’il y en a 100.000 qui restent en France et que dans le même temps, on construit 80.000 logements sociaux, il y a forcément un problème. Il y en a 20.000 qui vont où ? On n’en sait trop rien.”
“La société se délite“, affirme l’ex-ministre des gouvernements Philippe I et II, qui prend l’exemple d’un échange avec le préfet de la Seine-Saint-Denis. “Le préfet de l’époque dit qu’il ne sait même pas combien il y a d’habitants dans son département, tellement il y a de gens qui sont hors la légalité. Cela pose de vrais problèmes“, souligne-t-il.
Gérard Collomb évoque enfin que ces différents échecs l’ont poussé à quitter le gouvernement, en octobre 2018. “Si à un moment j’ai démissionné, c’est parce que je pensais que ces problèmes n’étaient pas traités aussi profondément que je le souhaitais.“