18/05/2022
Agissant pour Brigitte Boer, conseillère municipale d’opposition de Grenoble, Me Thierry Aldeguer a déposé ce mardi un (long) référé suspension face à la délibération de modification du règlement des piscines adopté en conseil municipal lundi
17/05/2022
ENAR subventionné par l’UE, accorde 200.000 € pour soutenir 20 associations dont L’Alliance Citoyenne des Hijabeuses
Alliance Citoyenne financée par l’Open Society, la Fondation Abbé Pierre, et l’UE via l’ENAR
Cette notabilité n’empêche pas l’Alliance citoyenne de s’entourer de personnalités sulfureuses. Fin 2017, une de ses cofondatrices rejoint une troupe de « théâtre de l’opprimé-e ». Cet art « pensé pour favoriser la prise de conscience » s’inspire du vécu des performeurs. Sur scène, Taous Hammouti raconte avoir été interdite de piscine, devant son enfant, en raison de son burkini. L’association tient sa nouvelle ambassadrice. Des grimaces se dessinent. Les réseaux sociaux de la mère de famille fourmillent de contenus virulents. « N’oubliez jamais que c’est Charlie (Hebdo) qui a dégainé le premier », condamne un visuel posté deux jours après les attentats du 7 janvier 2015. En 2021, son compte Facebook relaye une violente charge contre l’imam Hassen Chalghoumi. Le religieux, placé sous protection policière après des déclarations contre l’islamisme, « ne peut pas être en danger », cingle le texte : il vivrait comme « salarié » aux « Émirats arabes unis ».
(…)
Avec le temps, la structure se déploie à Lyon (Rhône), Toulouse (Haute-Garonne) et Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Des financements privés lui permettent de rémunérer huit salariés. Depuis 2014, la Fondation Abbé Pierre lui a versé plus de 150 000 euros au titre de sa lutte contre le mal-logement. Le milliardaire américain George Soros a apporté la même manne à travers sa fondation Open Society, dans le cadre d’un programme « égalité et anti-discrimination ».
(…)
L’influence grandissante d’Alliance citoyenne ébranle également la mairie. En août 2020, l’adjoint aux Sports, Sadok Bouzaïene, justifie sa démission par des « raisons familiales ». « Bien sûr, il n’y a jamais eu de raisons familiales », reconnaît pour la première fois ce Tunisien d’origine de 70 ans, réfugié politique et longtemps libraire dans le quartier pauvre de Villeneuve. « Alliance citoyenne fait du buzz et de l’islam politique. Les gens d’ici n’ont pas besoin de ces polémiques. »
(…)
16/05/2022
Conseil municipal de Grenoble, le 16 mai 2022 : Adoption de la délibération qui autorise les burkinis dans les cinq piscines municipales de Grenoble. (Votes publics)
Après Rennes et Surgères (Charente-Maritime), Grenoble va devenir la troisième ville de France à autoriser le port du burkini dans ses piscines municipales. La délibération, soumise ce lundi après-midi aux élus, a été adoptée d’une courte tête. Vingt-neuf conseillers se sont prononcés en sa faveur, 27 l’ont rejeté et deux se sont abstenus.
Dans la salle polyvalente municipale de Grenoble, les militantes de l’Alliance citoyenne et le “syndicat des femmes musulmanes pour la liberté” (sic) célèbrent la victoire de leur lobbying “Nous sommes fortes, nous sommes fières, nous sommes féministes et radicales et en colère” pic.twitter.com/TPcLYNNWlZ
— Kâplan (@KaplanBen_Fr) May 16, 2022
Au 1er juin, le nouveau règlement des piscines devrait être modifié, ce qui permettra aux femmes de venir se baigner seins nus, de porter un tee-shirt pour se protéger du soleil ou d’endosser un burkini, dès l’ouverture prochaine des bassins estivaux.
Nicolas Pinel à Éric Piolle : « Tu utilises une communauté qui n’a rien demandé. Éric Piolle, tu es le Zemmour de gauche, le Zemmour grenoblois. C’est dégueulasse d’utiliser les musulmans pour ton ambition présidentielle.
Ben-Redjeb Hasni (Groupe L’avenir ensemble en confiance) : “Le changement du règlement des piscines, conduirait à satisfaire le projet obscurantisme, politique, c’est-à-dire d’une idéologie dogmatique et radical“
L’opposition avec Alain Carignon, questionne le Maire Éric Piolle, en dénonçant le syndicat Alliance citoyenne et ses connivences avec l’islamisme
« Le préfet de l’Isère saisira le tribunal administratif de Grenoble en cas d’adoption de cette délibération par le biais d’un référé laïcité en vue d’en obtenir la suspension, en complément du déféré d’annulation. »
15/05/2022
14/05/2022
Mila est venue ce vendredi à Grenoble à l’invitation d’Unité laïque. Accoutrée en Harley Quinn, elle a réclamé de pouvoir se baigner dans cette tenue si le « caprice » du burkini était accepté par la Ville de Grenoble lundi.
13/05/2022
Le pictogramme a déjà été préparé par la ville :
Alors que le conseil municipal de lundi doit présenter au vote le changement des règlements des piscines grenobloises, le pictogramme a déjà été préparé par la ville. Le voici.
Lundi, le conseil municipal de Grenoble, emmené par le maire écologiste Éric Piolle, va examiner une délibération sur le changement du règlement intérieur des piscines municipales.
Et les visuels sont – semble-t-il – déjà prêts, comme celui-ci que l’on nous a passés en coulisses. On voit donc les maillots qui pourraient être autorisés si la délibération est adoptée : bikini, une pièce, slip de bain, maillot deux pièces couvrant anti-UV (short serré et top manches courtes), maillot anti-UV intégral mais près du corps, et burkini avec tunique flottante mais arrivant à la mi-cuisse.
Les robes de bain, les tee-shirts amples, les burkini longs et les bermudas sont interdits, eux.
En ce début d’après-midi, Alliance citoyenne annonce avoir déposé sa requête au tribunal administratif un référé-liberté pour obtenir gain de cause et se réunir, avec 150 personnes, dans cette salle ce lundi :
L’association avait réservé début mai une salle de l’office de tourisme pour suivre en direct, en visio, le conseil municipal de Grenoble (non accessible au public). Jeudi, dans la foulée d’une prise de position contre la délibération grenobloise par le président de la Métropole et une immense majorité de maires du territoire, l’association a appris que ça ne serait pas possible.
Son directeur s’interroge et s’offusque : « On nous interdit l’accès à une salle de l’office de tourisme que nous avions réservée et payée, y compris avec un agent de sécurité que l’on nous avait demandé. Et en même temps, on permet à la droite et l’extrême droite de manifester devant le conseil municipal. Nous qui portons le sujet avons moins de droits que les opposants. On peut être en complet désaccord mais pas nous empêcher de nous réunir, c’est une répression à bas bruit ».
Alliance citoyenne doit déposer ce vendredi au tribunal administratif un référé-liberté pour obtenir gain de cause et se réunir, avec 150 personnes, dans cette salle ce lundi.
L’Alliance citoyenne qui porte la campagne voulait louer l’Amphithéâtre pour regarder le Conseil Municipal, l’Office du Tourisme refuse :
L’Alliance citoyenne, qui porte la campagne pour le burkini, a loué l’Amphithéâtre de la Maison du Tourisme de Grenoble, pour suivre avec ses partisans le conseil municipal en direct. Mais ce mercredi soir, Mélina Hérenger (divers gauche), présidente de l’Office de Tourisme de Grenoble Alpes, a envoyé un courrier d’avertissement au maire Éric Piolle.
Le texte dit notamment : « L’Office de Tourisme refuse la responsabilité de la gestion des lieux du rassemblement de l’Alliance citoyenne du 16 mai. La Ville de Grenoble a confié la gestion de l’amphithéâtre et de la salle Taillefer à l’Office de Tourisme de Grenoble Alpes Métropole (OTGAM) en 2021, pour une période de 3 années. Dans ce cadre, le mercredi 4 mai, l’OTGAM a reçu par mail une demande d’occupation par l’Alliance citoyenne, pour une réservation du lundi 16 mai de 17 h à 21 h, ayant pour objet d’organiser un rassemblement citoyen sur le sujet du port du burkini […] Dans sa sollicitation, Alliance Citoyenne a demandé à la Ville de Grenoble de pouvoir utiliser l’amphithéâtre à titre gracieux. La Ville lui a répondu le 9 mai que cette mise à disposition devait faire l’objet d’une location payante, sans qu’un accord ait préalablement été donné par l’OTGAM. Depuis cette date, la pression médiatique et les tensions constatées sur les réseaux sociaux autour du sujet n’ont cessé de croître […] Considérant l’inadéquation manifeste des moyens de sécurité d’ampleur à déployer pour ce rassemblement, indépendamment de la présence de forces de l’ordre sur l’espace public (indépendant de l’objet du présent marché), je vous informe de ma décision de ne pas exécuter la prestation d’accueil de ce rassemblement et de proposer à la Ville de Grenoble de se substituer à l’OTGAM pour cette mission. » Les locaux de l’Office du Tourisme pourraient aussi fermer une heure plus tôt pour des soucis de sécurité.
12/05/2022
Burkini à Grenoble : 113 personnalités nationales, dont Caroline De Haas et Alice Coffin, disent « oui »
L’été arrive, les journées s’allongent, les moments en terrasse se font plus nombreux… et également son lot de remarques et de situations discriminantes.
Toute l’année, les femmes, y compris les femmes trans, subissent des remarques sur leur tenue, quelle qu’elle soit, et d’autant plus si elles sortent des standards normés des vêtements dits « féminins » ou respectables. Ta jupe est trop courte, ta tunique est trop longue, pourquoi tu caches tes cheveux ? on voit tes tétons, t’as pas honte ?
Ces injonctions sur les corps et leur apparence reflètent non seulement la prégnance constante du patriarcat dans la vie des femmes, mais aussi sa nature intersectionnelle : les tenues considérées comme respectables pour les unes ne le sont pas toujours pour les autres, et il en va de même pour les vêtements féminins religieux.
L’été, ces remarques se font encore plus bruyantes pour celles qui ne correspondent pas aux normes de respectabilité féminine. Entre les femmes qui mettent des vêtements courts, celles qui en mettent des longs, celles qui couvrent leurs cheveux et celles qui ne veulent plus porter de soutien-gorge, les injonctions vestimentaires sexistes sont omniprésentes et continuent de discriminer les femmes sur un sujet qui ne regarde pourtant qu’elles.
Ce système sexiste d’injonctions règne aussi dans les piscines, où les femmes n’ont que deux choix de maillot : un maillot une pièce ou un bikini. Et c’est tout. Ces maillots sont dits « traditionnels », mais par qui ? Pas par les femmes elles-mêmes, car nombreuses sont celles qui ne se satisfont pas de cette alternative. Entre celles qui ont une maladie les empêchant de s’exposer au soleil, celles qui n’ont pas envie de montrer leur corps et celles qui, au contraire, voudraient le découvrir davantage, il est grand temps de laisser les femmes choisir.
Là où les plages ne sont pas soumises à une réglementation légale en termes de tenues autorisées, ce n’est pas le cas des piscines municipales qui, à une exception près (à Rennes), ont un règlement intérieur très strict, empêchant les femmes de sortir de la norme imposée du bikini ou du maillot une pièce. Ainsi, elles n’ont pas le droit d’avoir un maillot plus couvrant, ni de ne porter qu’un bas de maillot de bain comme les hommes. Pourquoi ce qui est possible sur les lieux de baignade et de loisir que sont les plages publiques – être seins nus, être en combinaison de plongée ou en bikini – est interdit dans ces établissement publics de baignade et de loisir que sont les piscines municipales, et qui sont pour toutes celles et ceux qui ne peuvent pas partir en vacances à la mer, les seuls endroits où trouver un peu d’eau et de fraîcheur en ville l’été ?
La liberté vestimentaire n’est limitée par la loi ou un règlement que dans le cas où la tenue provoquerait un trouble à l’ordre public. Est-ce le cas pour une femme avec un haut de surf à la piscine ? Songerait-on à l’exclure du bassin pour ce motif ? Si la liberté des unes s’arrête là où commence celle des autres, on voit mal comment la liberté de porter un maillot de bain couvrant nuirait à la liberté et au plaisir de nager des autres baigneur·euse·s des piscines municipales.
Les femmes musulmanes sont les premières stigmatisées face à ces injonctions estivales. Non seulement elles subissent le sexisme de ne pas avoir une tenue de bain considérée comme assez « féminine » et sont pointées du doigt dans les lieux de baignade qui n’interdisent pas leur maillot couvrant, mais en plus, elles sont exclues des espaces de baignade réglementés comme les piscines municipales, où leur maillot de bain est jugé comme « dangereux » et « non-hygiénique ». Des études indépendantes ont pourtant prouvé que la longueur d’un maillot ne détermine pas son caractère non-hygiénique ou encore que les difficultés potentiellement rencontrées par les sauveteur·euse·s en cas de noyade sont les mêmes que pour une personne vêtue d’un bikini. Il est donc clair que l’interdiction du maillot couvrant pour les femmes musulmanes sort du cadre de la réglementation vestimentaire – et donc potentiellement du trouble à l’ordre public – pour devenir un débat politique visant à les exclure davantage. Il est bon de rappeler que la piscine est un service public censé être accessible à tout·e·s ; pourtant, les femmes musulmanes en sont exclues par la volonté des mairies de ne pas changer les règlements intérieurs des piscines.
La discrimination des femmes musulmanes est organisée à l’échelle étatique et il est temps que cela cesse.
Le 16 mai, le Conseil municipal de Grenoble votera le changement des règlements des piscines de la ville pour une meilleure inclusion des femmes. A cette date, Grenoble sera peut-être la première municipalité à revendiquer haut et fort que les femmes musulmanes ont autant leur place à la piscine que n’importe quel·le autre citoyen·ne ; et que plus personne ne doit être stigmatisé·e jusque dans les bassins en raison de son choix de maillot.
Le 16 mai, la ville de Grenoble va voter pour l’inclusion et contre la discrimination.
Cette initiative, essentielle et largement attendue, ne peut être que reproduite dans d’autres villes pour que l’été 2022 soit placé sous le signe des droits des femmes, qu’elles souhaitent se baigner en maillot couvrant ou en monokini.
Cet été, nous voulons pouvoir choisir comment nous nous habillons, dans la rue, à la plage et à la piscine.
Cet été, nous militerons pour qu’aucune femme ne soit empêchée de se baigner, d’accompagner ses enfants à la piscine ou de profiter de la plage.
Cet été, nous voulons avoir accès aux soins thérapeutiques, comme la balnéothérapie, qui se font dans une piscine et dont nous sommes privées.
Cet été et pour toute l’année, nous nous opposons aux injonctions vestimentaires discriminantes pour toutes les femmes et minorisé·e·s de genre.
Anissa, Yasmina et Soumeya pour
le syndicat des Femmes Musulmanes
de l’Alliance Citoyenne de Grenoble
Signataires :
- Sarah Durieux, autrice et formatrice
- Eléonore Lépinard, professeure associée, université de Lausanne
- Jeanne Larue, élue départementale
- Bénédicte Monville, présidente du groupe de la gauche et des écologistes à Melun et à l’agglomération Melun-Val de Seine
- Mathilde Larrere, historienne
- Founé Diawara, présidente des Hijabeuses
- Samuel Hennequin, consultant RH
- Gontard, chanteur de variété sociale
- Alexandre Jourda, directeur régional Occitanie Fédération Française du Sport Universitaire
- Feïza Ben Mohamed, journaliste
- Mornia Labssi, Parlement de l’Union populaire
- Nathalie Levallois, France Insoumise
- Willy Pelletier, sociologue et coordinateur général de la Fondation Copernic
- Rocé, rappeur
- Merlin Gautier, membre fondateur de PEPS
- Julien Talpin, chargé de recherche au CNRS
- Mohammed Ben Yakhlef, ancien élu de Villeneuve Saint Georges
- Stéphane Vonthron, militant antiraciste
- Sonia Dayan-Herzbrun, sociologue
- Maïté Meeus, fondatrice de Balance ton Bar
- Odile Maurin, conseillère municipale de Toulouse
- Isabelle Aubert, maîtresse de conférences, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
- Laure Bereni, sociologue, CNRS
- Magali Bessone, philosophe, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
- Caroline Ibos, professeure de sociologie et d’études de genre, Université Paris 8
- Veronica Noseda, militante féministe et lesbienne
- Claudine Furnion, facilitatrice de liens
- Louis Weber, éditeur
- Nacira Guénif, sociologue, anthropologue, professeure, Université Paris 8
- Tammouz Al-Douri, avocat
- Mathilde Viot, féministe
- Pierre Gilbert, sociologue, Université Paris 8
- Eric Fassin, sociologue, Université Paris 8
- Olivier Esteves, professeur des universités
- Samir Hadj Belgacem, maître de Conférences à l’Université Jean Monnet
- Olivier Roueff, sociologue, CNRS
- Pauline Delage, chargée de recherche au CNRS
- Montserrat Emperador Badimon, MCF science politique Université Lyon 2
- Justine Devillaine, co-fondatrice de l’association Lallab
- Solenne Jouanneau, MCF à l’IEP de Strasbourg
- Annick Coupé, militante altermondialiste
- Imane Ouelhadj, présidente de l’UNEF
- Pierre Khalfa, économiste, Fondation Copernic
- Malika Hamidi, Université Catholique de Louvain
- Mélanie Luce, juriste et ancienne présidente de l’UNEF
- Madame Bert, beatmaker
- Youcef Brakni, comité Adama, militant des quartiers populaires
- Lenny Gras, co-secrétaire général du MNL
- Armelle Andro, professeure
- Julien O’Miel, MCF science politique
- Sarah Zouak, co-fondatrice et directrice de Lallab
- Fatima Bent, présidente de Lallab
- Chloé Le Bret, militante féministe, ancienne conseillère à l’égalité des droits de Grenoble
- Miana Bayani, autrice et militante féministe
- Laurence De cock, Historienne et enseignante
- Helena Hirata, chercheuse émérite au CNRS
- Fanny Hermant, travailleuse de l’art
- Maryam Pougetoux, syndicaliste étudiante
- Camille Lecomte, co-secrétaire générale du MNL
- Marielle Debos, politiste, Université Paris Nanterre
- Dounia Abderrahman, consultante
- Ugo Palheta, MCF à l’université de Lille
- Willy Beauvallet, universitaire, science politique
- Grace Ly, autrice
- Antonin Laude, étudiant
- Catherine Hoeffler, politiste, Sciences Po Bordeaux
- Haïfa Tlili, docteure en sociologie
- Lena Ben Ahmed, membre de la coordination nationale #NousToutes
- Yuna Miralles, militante féministe et lesbienne, membre de la coordination nationale du collectif #NousToutes
- Zahra Ali, professeur à Rutgers University
- Ismahane Chouder, féministe antiraciste
- NnoMan, photo-reporter
- Monique Crinon, féministe
- Fatima Benomar, membre de la coordination nationale de #NousToutes
- Anne Desprez, militante féministe chez Noustoutes 38, membre de l’Assemblee générale féministe de Grenoble
- René Monzat, auteur
- Annie Lahmer, conseillère régionale
- Laure Salmona, co-fondatrice de Féministes contre le cyberharcèlement
- Marcos Ancelovici, professeur de sociologie, Université du Québec à Montréal (UQAM)
- Sébastien Chauvin, professeur de sociologie, Université de Lausanne
- Michèle Sibony, militante antiraciste
- Françoise Vergès, politologue et militante féministe
- Caroline De Haas, militante féministe
- Fatiha Ajabli, sociologue
- Paola Bacchetta, associate professor, University of California, Berkeley
- Nouria Ouali, sociologue, professeure associée, Université Libre de Bruxelles
- Marie Coiffard, co-présidente de la commission féminisme EELV
- Olivier Le Cour Grandmaison, politologue
- Hanane Karimi, maîtresse de conférences en sociologie, Université de Strasbourg
- Sylvie Monchatre, sociologue, Université de Lyon 2
- Marion Carrel, sociologue, Université de Lille
- Ludovic Chataing, créateur du média L’avertY
- Alice Coffin, conseillère de Paris, militante féministe et journaliste
- Marie Bongars, créatrice de podcast et de contenu
- Florence Tissot, féministe
- Grégoire Mallard, professeur de sociologie, Geneva Graduate Institute
- Sylvain Parasie, professeur de sociologie, Sciences po Paris
- Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère de Paris, militante féministe
- Mathilde Laroussi, militante EELV
- Laura Rouaux, membre de la Commission Féminisme d’EELV, militante écolo
- Hawa Sissoko, Ingénieur Cloud
- Soraya Baccouche, doctorante, artiste chorégraphe
- Sarra Benmeriouma, Educatrice
- SaraEve Graham, militante féministe Noustoustes 38, membre de l’Assemblée générale féministe de Grenoble
- Ilana Eloit, sociologue, Université de Lausanne
- Léa Reboul, co-fondatrice de l’association LIÉ•E•S
- Djaouidah Sehili, professeure, sociologie, Université de Reims
- Hourya Bentouhami, philosophe, Université Toulouse Jean Jaurès
- Hélène Balazard, chercheuse en science politique
- Hania Chalal, présidente nationale EMF
- Fabienne Baccouche, fonctionnaire
- Julie Pascoet, ENAR Senior advocacy officer
- Pascale Molinier, professeure de psychologie, Université Paris 13
«Une rupture du vivre ensemble» : l’opposition grenobloise vent debout contre le port du burkini
Quarante-deux conseillers départementaux de l’Isère ont signé mardi une tribune contre l’autorisation du burkini dans les piscines municipales de Grenoble. Un second appel signé de 38 maires et 21 conseillers métropolitains invite Eric Piolle à “retirer sa délibération”.
Maires, conseillers métropolitains, départementaux… Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent contre l’autorisation du burkini dans les piscines municipales grenobloises. La délibération sera soumise au vote du conseil municipal le 16 mai, provoquant des levées de bouclier de part et d’autre. Quarante-deux conseillers départementaux de l’Isère signent, mardi 10 mai, une tribune dans laquelle ils s’opposent à l’autorisation du maillot de bain islamique, signe selon eux “d’oppression et d’infériorité de la femme”.
“Le burkini vise, purement et simplement, à imposer les standards islamistes au cœur des lieux de baignade et de loisirs publics”, peut-on lire dans ce texte signé notamment par le président (LR) du conseil départemental, Jean-Pierre Barbier, et tous les élus de sa majorité. Ils considèrent le burkini comme “un outil au service d’une idéologie qui refuse l’égalité aux femmes, et qui, derrière la simple question vestimentaire, vise à banaliser les préceptes islamistes.”
Les 42 signataires – sur 58 conseillers départementaux – estiment que le maillot de bain islamique “n’a pas sa place en France”. “Nous refusons de tolérer l’intolérance, ajoutent-ils. Nous refusons qu’un espace public devienne le lieu d’expression d’une idéologie qui, en insistant sur nos différences, cherche à nous diviser et à nous séparer.”
[…]09/05/2022
Éric Piolle : Le burkini est un non-sujet.
À Grenoble, nous allons proposer une modification du règlement des piscines afin d’assurer l’égalité d’accès aux services publics, et la liberté de se vêtir ou se dévêtir, dans le respect de l’hygiène et de la sécurité.
Dans un document publié mercredi dernier, le conseil des sages de la laïcité prend position contre le burkini dans les piscines publiques.
C’est un document qui a été mis en ligne en toute discrétion – période électorale oblige, mais qui ne manquera pas d’alimenter les débats interminables sur le burkini dans les piscines publiques.
[…]« Les personnes fréquentant les piscines municipales sont des usagers du service public. Le principe de laïcité ne leur est pas directement applicable », expliquent les auteurs du document, qui apportent toutefois des nuances : « des considérations liées aux exigences minimales de la vie en commun dans une société démocratique ou à la prévention des troubles à l’ordre public pouvant être suscités par le port de ces tenues, peuvent justifier une interdiction au principe de libre manifestation des croyances religieuses dans l’espace public », expliquent les sages qui préconisent donc aux gestionnaires d’équipements municipaux de « subordonner l’usage de la piscine au port d’une tenue vestimentaire adaptée aux impératifs d’hygiène et de sécurité » et d’en fixer les règles dans leur règlement intérieur. Ce ne serait donc pas au nom de la laïcité que la neutralité convictionnelle serait imposée aux utilisateurs, mais au nom « de la prévention des troubles à l’ordre public ».
Cette « proposition » du conseil des sages de la laïcité s’inscrit dans une démarche d’uniformisation des pratiques entre le champ scolaire et le champ sportif, tous deux gérés par le même ministère. « Il existe des situations étonnantes, avec par exemple une élève qui va suivre une séance d’escalade de 14 à 16 heures au lycée, donc sans voile. Lorsqu’elle revient à 17 heures dans les mêmes locaux avec le même enseignant qui est cette fois sous statut d’entraîneur, elle peut le porter. Cela n’a aucune cohérence », explique Médéric Chapitaux, membre du conseil des sages. « Notre objectif est de ramener de la cohérence dans la communauté éducative. Nous n’avons pas travaillé tout seuls dans notre coin, nous avons surtout écouté les présidents de fédérations sportives qui sont nombreux à être en difficulté sur ce sujet. Les textes législatifs et réglementaires actuels permettent d’ores et déjà une clarification », explique ce spécialiste du phénomène d’affirmation religieuse dans les milieux sportifs.
[…]Qu’est-ce que le conseil des sages de la laîcité ?
05/05/2022
03/05/2022
Burkini dans les piscines municipales : « Un non sujet qui devrait être vu comme un progrès social », dit Eric Piolle, le maire de Grenoble
Burkini: Laurent Wauquiez accuse Éric Piolle de “compromission par l’islam politique”
Éric Piolle : La vérité sur Burkini à la piscine ?
Cela devrait être un non sujet. Permettre à chacun·e de se rafraichir, vêtu·e ou dévêtu·e, sein couvert ou sein nu, dans le cadre de la loi, c’est la base du service public. C’est l’égalité, tout simplement. Et c’est la grandeur de la France
Je lis que Laurent Wauquiez menace de priver Grenoble de l’argent de la Région pour des motifs qui transpirent racisme, sexisme et mépris de la laïcité. Ou s’arrêtera cette chasse aux Françaises qui portent le voile ? Va t-il leur interdire de monter dans les TER de la Région ?
02/05/2022
30/04/2022
Vous dites : « À Grenoble, nous veillerons à ce qu’aucun règlement intérieur d’aucun équipement public ne constitue une injonction ou une discrimination ». On comprend en filigrane que vous avez l’intention d’autoriser le port du maillot de bain couvrant ou burkini dans les piscines grenobloises. Est-ce le cas ?
Éric Piolle : « Nous aborderons la question lors du conseil du mois de mai. Nous nous sommes engagés à prendre position avant l’ouverture des piscines en juin. Mais nous considérons que ce qui est la marque du patriarcat, c’est l’injonction à se couvrir ou se découvrir. On a posé des interdits et pour nous, il faut regarder la pertinence de ces interdits qui ne font pas avancer et qui ne respectent pas la liberté de pratiquer ou non une religion. La laïcité est ici utilisée comme cheval de Troie, à mauvais escient, et vient imposer des discriminations entre les femmes et les hommes. »
Ne craignez-vous pas que la question du burkini dans les piscines agite à nouveau la sphère politique et relance les polémiques ?
Éric Piolle : « En fait, ces questions restent là parce qu’elles ne sont pas tranchées. Quand il y a confusion, cela perpétue le débat et donne un levier à l’islam politique qui cherche à avancer des pions, mais aussi laisse cours à de nombreux discours qui cachent mal leur racisme antimusulman. »
[…]