ANALYSE – Si la nomination de cet universitaire, spécialiste de la question des minorités, divise la classe politique, elle suscite également un vif débat au sein du monde intellectuel.
Pierre-André Taguieff avoue avoir été traversé par «un moment de stupeur». Alain Finkielkraut ne cache pas non plus que sa surprise fut grande à l’annonce du nom de Pap Ndiaye au ministère de l’Éducation nationale. Si la nomination de cet universitaire, spécialiste de la question des minorités, divise la classe politique, elle suscite également un vif débat au sein du monde intellectuel. Les défenseurs de l’école laïque et républicaine voient dans cette nomination, et dans l’éviction de Jean-Michel Blanquer, un camouflet. Ils redoutent que Pap Ndiaye fasse entrer la pensée décoloniale à l’Éducation nationale. Les partisans du multiculturalisme espèrent, tout au contraire, que le nouveau ministre, qui revendique son engagement antiraciste, fera évoluer un modèle universaliste qu’ils jugent obsolète et hypocrite.
Alain Finkielkraut : « Pap Ndiaye ne s’est jamais exprimé sur l’effondrement de la connaissance, la crise de la transmission. Il ne s’est exprimé que pour demander plus de diversité »
Benjamin Stora, historien de gauche, sur Pap Ndiaye : « Ces propos flirtant avec l’indigénisme ne sont pas compatibles avec l’éloge de la République qui a été le sien durant la passation de pouvoirs. Il va devoir choisir… »
Selon le philosophe Pierre-André Taguieff, Pap Ndiaye, un « extrémiste à visage modéré », adhère bien aux deux dogmes centraux du décolonialisme.
Benjamin Stora dément avoir tenu les propos que lui prête Le Figaro. Alexandre Devecchio, l’auteur de l’article, affirme que les “propos rapportés ont été naturellement tenus par chacun des intervenants” :