L’association Aeré pour les réfugiés, dirigée par une responsable du Conseil pour l’Afrique d’Emmanuel Macron, se vante de « résultats extraordinaires » en termes d’intégration. Mais les alertes sur sa gestion se multiplient, alors qu’elle a déjà encaissé 1,7 million d’euros de fonds publics
D’un côté, il y a la vitrine. Diane Binder se targue d’avoir fondé, avec Action emploi réfugiés (Aeré), l’association « leader en matière d’intégration professionnelle des réfugiés en France ». En quelques années, cette ancienne directrice adjointe du développement international du groupe Suez a décroché de grosses subventions publiques, plusieurs soutiens dont celui de la fondation Total. Mais il y a l’envers du décor : une mauvaise gestion financière et des résultats discutables, d’après notre enquête et des documents confidentiels.
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Une telle transition vers le secteur marchand ne serait pas un cas isolé chez les associations nées à Paris dans la foulée de la médiatisation de ladite «crise migratoire» de 2015. Aeré, Singa, eachOne, Kodiko: toutes «sont liées au monde marchand de plusieurs manières, et portent le nom, revendiqué par la plupart de leurs dirigeant·es, de “start-up de l’asile”,décrypte Fred Salin, doctorant en sociologie à l’Iris et l’EHESS Elles ont ainsi pour la plupart été fondées ou dirigées par des personnes qui ont travaillé dans le secteur marchand».Toutes sont spécialisées dans l’insertion par le travail, prisme privilégié par La République en marche. Toutes, enfin, ont été financées par le PIC. Certaines d’entre elles, comme eachOne, ont basculé vers un modèle lucratif. D’autres, comme Aeré, n’ont pas encore franchi le pas
Médiapart