Jean-Luc Martinez, l’ancien président du musée parisien (de 2013 à 2021), avait été placé lundi en garde à vue avec deux éminents égyptologues français, selon une source proche du dossier dans les locaux de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels, pour «blanchiment et complicité d’escroquerie en bande organisée». Ce trafic concernerait des centaines de pièces et porterait sur plusieurs dizaines de millions d’euros, selon des sources proches à l’époque. Jean-Luc Martinez est aujourd’hui ambassadeur pour la coopération internationale dans le domaine du patrimoine.
Selon l’hebdomadaire français Le Canard enchaîné, qui a annoncé les gardes à vue, les enquêteurs cherchent à savoir si Jean-Luc Martinez aurait «fermé les yeux» sur de faux certificats d’origine de cinq pièces d’antiquité égyptiennes, dont une stèle en granit rose de Toutankhamon, acquises par le Louvre Abu Dhabi «pour plusieurs dizaines de millions d’euros».
Une enquête préliminaire portant sur des soupçons de trafic d’antiquités provenant de pays instables du Proche et Moyen-Orient avait été ouverte en juillet 2018 par la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco) du parquet de Paris.