27/05/2022
L’Opéra de Paris lance “une recherche complète d’informations en interne” :
26/05/2022
25/05/2022
Adélaïde, stagiaire dans notre rédaction depuis cinq mois, a été recalée d’un entretien d’embauche à l’Association pour le rayonnement de l’Opéra national de Paris (AROP) en raison de son passé dans la presse “d’extrême droite”. Elle raconte ce moment. Un sommet de sectarisme.
[…]La responsable me demande de me présenter. Enthousiaste et honorée d’être là, au cœur de cette institution réputée dans le monde entier, je me lance : « Je m’appelle Adélaïde. J’ai 23 ans. Après une double licence histoire-science politique à la Sorbonne, j’ai effectué un master 1 et un master 2 de science-politique spécialisé en communication politique et institutionnelle toujours dans le même établissement. » Elle sourit et semble contente de constater que je sors de cette université parisienne. Je poursuis en évoquant longuement ma passion pour l’art et notamment le ballet. Je montre à mon interlocutrice que je connais bien les rouages de l’Opéra de Paris et que je suis quotidiennement son actualité.
[…]Camille confie m’avoir fait venir à cet entretien pour que je m’explique. « Vous pensiez vraiment qu’avec un tel CV vous pourriez être embauchée dans le monde de la culture ? », me dit-elle, sardonique, tout en me concédant une certaine forme de courage (j’aurais pu passer sous silence mes expériences dans la presse d’opinion). « On va s’arrêter là pour ne pas vous faire perdre votre temps et le mien », finit-elle par lâcher, visiblement lassée par son propre sadisme. Tout est clair : elle avait aucunement l’intention de prendre sérieusement en compte ma candidature.
Étonnée par la tournure que prend l’entretien, je lui dis posément : « Attendez Madame, avant de partir j’aimerais revenir sur un point. Tout cela est bien paradoxal. Vous prônez à juste titre la diversité et l’inclusion, mais vous fermez vos portes à une jeune femme compétente seulement parce qu’elle n’a pas les mêmes convictions politiques que celles de votre équipe et des vôtres. » Camille me répond en souriant : « Mais Madame, le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit. »
[…]
Au cours de notre entretien, Camille m’avait prévenu : « Le monde de la culture est de gauche, ne perdez pas votre temps à postuler. »