L’enveloppe versée au premier plan de lutte, lancé en 2021, a financé une campagne de sensibilisation et un million d’euros a été attribué à la Seine-Saint-Denis, identifiée comme l’un des territoires prioritaires. Les arbitrages du nouveau gouvernement sont attendus pour connaître les suites données à ce plan, son pilotage et ses relais sur le terrain.
[…]« Il faudrait déjà qu’il existe un langage commun entre les institutions pour quantifier la situation »
« C’est un phénomène grandissant que la société ne peut plus ignorer », rappelle la synthèse du plan lancé en novembre 2021 par Adrien Taquet, ancien secrétaire d’État en charge de l’Enfance et des familles, avec une estimation de 7 000 à 10 000 mineurs concernés en France. Cette estimation est relayée telle quelle depuis des années et on a beau chercher, on ne trouve rien de plus précis sur le nombre d’adolescents concernés.
« Il faudrait déjà qu’il existe un langage commun entre les institutions pour quantifier la situation », réagit Mélanie Dupont, psychologue et présidente du Centre de victimologie pour mineurs (CVM), association qui existe depuis 2008 pour informer sur les violences faites aux mineurs, à l’origine d’une enquête sur le sujet
[…]Au nouveau gouvernement d’arbitrer les suites données à ce plan et à sa coordination. Dans ses priorités, le plan prévoyait « un pilotage national à travers une task force interministérielle, relayée au niveau territorial par un partenariat entre tous les professionnels concernés ».
[…]Le 18 mars 2021, le Service d’Information, de Renseignement et d’Analyse Stratégique sur la Criminalité organisée (SIRASCO) a publié une étude sur le thème « Victimes mineures : l’essor continu du proxénétisme de cité ». Le proxénétisme de cité y est défini comme « l’exploitatio sexuelle de jeunes femmes mineures ou majeures désocialisées (…) par des délinquants originaires de cité ».
Phénomène exclusivement français apparu en 2015, il a rapidement pris son essor dans le grandes agglomérations du territoire. La crise sanitaire de la COVID 19 a aggravé encore l phénomène. Selon cette note, « en 2020, plus de 85% des mineures victimes de proxénétisme l’étaient au titre du proxénétisme de cité ».