05/06/22
05/06/22
Deux candidates LFI aux législatives à Paris, Danièle Obono et Danielle Simonnet, ont été vilipendées par leurs concurrents et la Licra samedi pour s’être affichées avec Jeremy Corbyn, ex-patron du parti travailliste britannique exclu de son groupe parlementaire pour laxisme face à l’antisémitisme.
Jeremy Corbyn a tweeté une photo de campagne à Paris où il est venu soutenir la députée sortante Danièle Obono (17e circonscription) et la conseillère de Paris Danielle Simonnet (15e circonscription), en lice avec l’alliance à gauche Nupes.
Danielle Simonnet a relayé le tweet et fait part dans un autre message vendredi de son “émotion” et sa “fierté” de recevoir Jeremy Corbyn.
“Une honte”
Sa rivale socialiste et députée sortante Lamia El Aaraje a aussitôt attaqué l’insoumise: “les masques tombent: inviter et afficher le soutien de Jeremy Corbyn, écarté du Labour Party et du groupe pour complaisance avec l’antisémitisme en Angleterre, après 1000 plaintes enregistrées par ce parti, est une honte dont est fière Danielle Simonnet”, a-t-elle tweeté.
“Honte à vous”, a-t-elle répliqué, assurant que “Jeremy Corbyn n’a jamais tenu un seul propos antisémite mais a été victime d’une grossière manip’ parce qu’il incarnait l’aile gauche. (…) Il y a suffisamment de vrais antisémites à combattre pour s’en inventer d’autres”, a-t-elle tancé.
Des cadres socialistes ont repris cette critique, en pleine guerre des gauches dans ce XXe arrondissement de Paris, où Lamia El Aaraje a maintenu sa candidature avec l’aval du PS malgré l’accord à gauche derrière Jean-Luc Mélenchon.
La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) a aussi fustigé la photo et “la fierté” de Danielle Simonnet, reprochant à Jeremy Corbyn, à la tête du parti travailliste de septembre 2015 à avril 2020, d’avoir “couvert” l’antisémitisme, ce dont Jeremy Corbyn se défend.
Le Labour avait fait l’objet d’une enquête menée par un organisme indépendant, le Comité pour l’égalité et les droits humains (EHRC), qui avait conclu fin octobre 2020 à des défaillances “inexcusables” résultant d’un “manque de volonté de s’attaquer à l’antisémitisme” au sein du parti.
Jeremy Corbyn, 73 ans, avait un temps été suspendu du parti, avant d’annoncer sa réintégration, après une décision favorable du Comité des différends du parti. Mais le Labour l’a exclu du groupe parlementaire en novembre 2020.
En lien :
Les controverses sur l’antisémitisme au parti travailliste britannique n’en finissent pas d’enfler. Le leader du Labour Jeremy Corbyn est accusé d’avoir participé en 2014 à un hommage aux membres de Septembre Noir, l’organisation terroriste palestinienne qui avait mené la prise d’otage d’athlètes israéliens aux Jeux olympiques de Munich de 1972. C’est le journal le Daily Mail qui a mis le feu aux poudres en publiant samedi des clichés de Corbyn, gerbe de fleurs en main, lors de la cérémonie organisée à Tunis.