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« Y a-t-il une organisation ethnique du travail en France ? » : l’hebdomadaire Marianne fracasse un tabou avec son enquête, dont voici le sous-titre : « bars-tabacs chinois, agents de sécurité tchétchènes, médecins maghrébins ». Dans le même ordre d’idées, on pourrait ajouter des crêpiers tamouls, et non plus bretons, et des saisonniers tunisiens.

La France devrait s’interroger sur la formation de sa jeunesse et la valorisation des métiers manuels

Marianne appelle cela « l’ethnicisation du travail en France » laquelle est renforcée par des liens communautaristes forts qui permettent la cooptation. D’après un chiffre de la DARES, la Direction des études du ministère du Travail, la surreprésentation des immigrés dans une poignée de métiers s’accroît notamment chez les employés de maison, les cuisiniers et les ouvriers non qualifiés du BTP. Pourtant, il faut aussi lorgner du côté des ingénieurs marocains qui se placent de mieux en mieux dans le secteur bancaire. Marianne rappelle aussi que l’hôpital public français est sous perfusion de médecins maghrébins. Ce journal n’est pas le seul à s’étonner ou s’inquiéter de ce qu’il appelle l’ethnicisation du travail.

15% des médecins en France sont étrangers

En effet, dans Les Echos vous pourrez lire une grande enquête sur ces médecins étrangers qui viennent soigner la France. Leur nombre a doublé en 15 ans. Selon le Conseil national de l’Ordre, 15 % de nos médecins sont étrangers. Pour le vice-président du Conseil de l’Ordre, les médecins étrangers en France sont un régulateur de la démographie médicale. Entre des médecins étrangers, des salariés de première ligne qui viennent de Tunisie, d’Afrique, d’Europe centrale, et des Chinois qui reprennent le secteur des bistrots et des commerces de bouches, il ne faut pas se tromper de sujet. Ce n’est pas l’ethnicisation du travail redoutée par Marianne qui est préoccupante, c’est tout simplement la culture de l’effort et du travail qui est de plus en plus étrangère à la France. En revanche, Marianne a raison quand elle explique que notre pays devrait s’interroger sur la formation de sa jeunesse, la valorisation des métiers manuels et de l’effort en général. Le 7 juin, le cahier emploi-formation du Parisien-Aujourd’hui en France annonçait pour le 14 juin une journée sans bureau. Cette drôle d’idée traduit le décalage croissant entre les cols blancs gavés de télétravail et la France qui livre, qui pédale, soigne, commerce ou protège.

Radio Classique

(Merci à BB)

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