Le journaliste guinéen Hammady Cherif Bah s’interroge sur ce qui, en 2021, a poussé 10 000 de ses compatriotes à tenter la traversée de la Méditerranée, dont la moitié rentrent chez eux en parias.
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« La migration clandestine, une impasse »
A Conakry, Mariam décrit comment elle a été la proie d’un réseau d’exploitation sexuelle en Algérie, avant de vivre la « honte » du retour, rejetée par sa mère. Sa cousine explique, elle aussi, avoir tenté l’aventure dans l’espoir de gagner de l’argent, après que son mari l’a laissée seule avec leurs enfants et malgré les mises en garde de Mariam. Elle a pourtant vécu une expérience similaire en Algérie, avant de rentrer au pays au bout de trois mois.
En partageant leur expérience, tous essaient aujourd’hui de convaincre leurs semblables de ne pas tenter « l’aventure », sans grand succès. Si « la migration clandestine est une impasse », Hammady Cherif Bah essaie de faire la démonstration que, « contrairement aux idées reçues », ceux qui ont pu profiter d’une voie légale de migration pour étudier en Europe rentrent en majorité en Guinée pour y développer des activité