07/09/2022
22/06/2022
Le gouvernement britannique présente ce mercredi 22 juin au Parlement un projet de législation qui lui permettrait d’ignorer certaines injonctions de la Cour européenne des droits de l’Homme, après le blocage par cette instance d’expulsions de migrants au Rwanda.
Juridiction du Conseil de l’Europe veillant au respect de la Convention européenne des droits de l’Homme, la Cour s’était opposée à l’expulsion controversée vers le Rwanda de migrants arrivés clandestinement au Royaume-Uni, clouant au sol un avion spécialement affrété peu avant son décollage d’une base militaire anglaise le 14 juin. Basée à Strasbourg, la CEDH avait estimé que la justice britannique devait examiner dans le détail la légalité du dispositif, ce qui est prévu en juillet, avant de procéder aux expulsions.
Après cette décision, le gouvernement avait réitéré son intention de réformer la législation sur les droits de l’Homme, avec une nouvelle «Bill of Rights» (déclaration des droits) présentée mercredi, qui ferait en sorte que le gouvernement puisse ignorer ce type de décisions de la CEDH. «Cette déclaration des droits renforcera notre tradition britannique de liberté tout en injectant une saine dose de bon sens dans le système», a commenté le ministre de la Justice, Dominic Raab. Elle viendrait remplacer la loi («Human Rights Act») qui incorpore la Convention européenne des droits de l’Homme dans le droit britannique.
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Merci à Jean.
15/06/2022
La Grande-Bretagne a annulé un vol qui devait expulser des demandeurs d’asile vers le Rwanda, tard dans la soirée de mardi, après l’intervention de la Cour européenne des droits de l’homme, qui a estimé que ce projet comportait “un risque réel de préjudice irréversible”.
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13/06/2022
Les premiers départs sont prévus mardi. La justice britannique examinait ce lundi des recours de dernière minute contre le projet controversé du gouvernement d’envoyer au Rwanda des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni. Elle a rejeté ces recours de dernières minutes.
Malgré les critiques des défenseurs des droits humains, de l’ONU, de l’Eglise anglicane et même de la famille royale britannique, le gouvernement conservateur de Boris Johnson se montre déterminé avec ce projet à décourager les traversées illégales de la Manche, qui ne cessent d’augmenter malgré ses promesses répétées depuis le Brexit.
Un premier vol presque vide
« Cet appel est rejeté », a déclaré le juge Rabinder Singh, confirmant la décision formulée en première instance à la suite d’un recours en urgence déposé par des associations de défense des réfugiés, dont les associations Care4Calais et Detention Action qui avaient interjeté appel. Même si elles ont échoué à interdire la mesure, les contestations individuelles lancées en parallèle ont eu pour effet d’en réduire significativement l’ampleur : le premier vol risque de décoller quasiment vide.
11/06/2022
Des propos tenus en privé par l’héritier du trône soulèvent la polémique, à quelques jours de la mise en œuvre d’une opération controversée visant à dissuader les migrants de gagner illégalement le Royaume-Uni
Le prince Charles a jugé en privé « consternant » le projet du gouvernement britannique de renvoyer au Rwanda des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni, a rapporté samedi le quotidien « The Times », à quelques jours de premiers départs prévus.
Une source a affirmé au journal avoir entendu plusieurs fois le prince de 73 ans exprimer en privé son opposition à cette politique destinée à dissuader les traversées illégales de la Manche par des migrants, toujours plus nombreuses
(…) « Il a dit qu’il était plus que déçu par cette politique », a déclaré cette source anonyme, ajoutant : « Il a dit qu’il pensait que toute l’approche du gouvernement était épouvantable ».
01/06/2022
C’est un plan hautement controversé. Le gouvernement britannique a commencé à informer des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni qu’ils seront envoyés au Rwanda, et prévoit un premier vol le 14 juin malgré les risques de recours, a annoncé mardi le ministère de l’Intérieur.
Dès l’annonce mi-avril, le Premier ministre Boris Johnson – attendu à Kigali fin juin pour le sommet du Commonwealth – avait anticipé des actions en justice de la part de groupes de défense des droits humains.
« Si nous savons que des tentatives auront lieu pour contrecarrer le processus et retarder les expulsions, je ne me laisserai pas dissuader et resterai pleinement engagée à mettre en œuvre ce qu’attend le public britannique », a déclaré la ministre britannique de l’Intérieur Priti Patel. […]
16/05/2022
Le mois dernier, la ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel, a signé, à Kigali, au Rwanda, un accord pour dissuader les traversées illégales de la Manche. Aujourd’hui, le programme est mis en place avec des premiers envois de migrants. Le Premier ministre britannique a affirmé, dans une interview au Daily Mail samedi 14 mai, que 50 migrants arrivés illégalement sur le territoire vont être envoyés au Rwanda.
Malgré les critiques, le Royaume-Uni se prépare à enclencher son nouveau programme d’immigration qui consiste à envoyer des dizaines de milliers de demandeurs d’asile à 5 000 km de là, au Rwanda.
Cet accord libellé « partenariat de développement économique » a été signé entre Londres et Kigali, le mois d’avril dernier, afin que les migrants et demandeurs d’asile au Royaume-Uni soient envoyés dans des camps, le temps que leur dossier soit traité.
Dans le cadre de ce programme de 120 millions de livres sterling (soit 142 millions d’euros), les personnes considérées comme étant entrées illégalement au Royaume-Uni seront envoyées vers le pays d’Afrique de l’Est où elles sont encouragées à demander le droit de s’y installer.
Ce projet a suscité des réactions scandalisées de la part d’associations de défense des droits de l’homme et même de certains députés conservateurs. En effet, ce projet contredit la Convention de Genève pour les réfugiés, pourtant signée par Royaume-Uni.
14/04/2022
Le Royaume-Uni a annoncé, jeudi 14 avril, un projet controversé d’envoyer au Rwanda les demandeurs d’asiles arrivés illégalement sur son territoire et confié la surveillance de la Manche à la Royal Navy, espérant dissuader les traversées de clandestins qui ne cessent d’augmenter.
Alors que le Premier ministre Boris Johnson avait promis de contrôler l’immigration, un des sujets clés de la campagne du Brexit, le nombre de traversées illégales, très dangereuses, a triplé en 2021 et continue d’augmenter. Londres reproche régulièrement à Paris de ne pas en faire assez pour les empêcher.
“À partir d’aujourd’hui (…), toute personne entrant illégalement au Royaume-Uni ainsi que ceux qui sont arrivés illégalement depuis le 1er janvier pourront désormais être relocalisés au Rwanda”, a annoncé le dirigeant conservateur lors d’un discours dans un aéroport du Kent (sud-est de l’Angleterre).
Le Rwanda pourra accueillir “des dizaines de milliers de personnes dans les années à venir”, a-t-il ajouté, affirmant que ce pays d’Afrique de l’Est est “l’un des pays les plus sûrs au monde, mondialement reconnu pour son bilan d’accueil et d’intégration des migrants”.
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“Notre compassion est peut-être infinie mais notre capacité à aider des gens ne l’est pas”, a déclaré Boris Johnson. Le chef du gouvernement britannique a ajouté que “ceux qui essayent de couper la file d’attente ou abuser de notre système n’auront pas de voie automatique pour s’installer dans notre pays mais seront renvoyés de manière rapide, humaine, dans un pays tiers sûr ou leur pays d’origine”.
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En envoyant des demandeurs d’asile à plus de 6 000 kilomètres du Royaume-Uni, le gouvernement veut décourager les candidats au départ vers le Royaume-Uni, toujours plus nombreux : 28 500 personnes ont effectué ces périlleuses traversées en 2021, contre 8 466 en 2020… et seulement 299 en 2018, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur.
06/04/2022
Dans le cadre des nouveaux plans, qui doivent encore être annoncés, le gouvernement paierait le transport aérien des demandeurs d’asile en Grande-Bretagne vers le Rwanda pour traitement et installation. Mais le Premier ministre est confronté à une certaine opposition, y compris sur ses propres bancs, et a été contraint de ne pas rendre ces plans publics. Une source du No10 a déclaré que M. Johnson avait “vacillé” après que des collègues aient exprimé des inquiétudes sur le fait que les plans n’étaient pas prêts.
Elle a déclaré au Times : “Il voulait aller de l’avant, mais le projet n’est pas prêt. C’est proche mais il y a encore beaucoup de choses dans la balance”.
Il n’y a pas eu de confirmation que les migrants seraient envoyés au Rwanda spécifiquement, la destination étrangère de choix semblant entourée de secret.
La ministre de l’Intérieur Susan Williams a été interrogée par les Lords hier, lundi 4 avril, pour savoir si le Rwanda avait été décidé comme pays désigné pour le traitement offshore.
La baronne Williams a refusé de donner des détails spécifiques sur les discussions, notant : “Tout ce que je peux dire à ce stade, c’est que le gouvernement est en discussion avec une série de partenaires. Je suis sûre que le Parlement sera pleinement informé lorsque ces discussions seront conclues.”
Le journaliste Ian Birrell a qualifié l’idée de “grotesque”.
Il a écrit dans un message sur Twitter : “Boris Johnson veut ‘externaliser’ les demandeurs d’asile au Rwanda, une dictature qui a créé un grand nombre de réfugiés en agressant les pays voisins.
“L’hypocrisie compte tenu de la position du gouvernement sur Poutine est tout simplement dégoûtante”.
Il a déclaré aux députés que ceux qui seraient affectés “ne sont peut-être pas de bonnes personnes, mais alors mettez-les devant nos tribunaux et punissez-les. C’est ainsi que la justice britannique devrait fonctionner [et] c’est ainsi que la démocratie britannique devrait fonctionner”.
À la fin de l’année dernière, un porte-parole du ministère de l’Intérieur a défendu le projet d’envoyer les migrants dans un autre pays, suggérant que cela permettrait de sauver des vies.
Le porte-parole, cité par le Guardian, a déclaré : “Le public britannique en a assez de voir des gens mourir dans la Manche pendant que des bandes criminelles sans pitié profitent de leur misère. Notre nouveau plan pour l’immigration fournit la seule solution à long terme pour réparer le système cassé, et il est juste que nous gardions toutes les options sur la table.”