Des correcteurs du bac ont constaté une augmentation de certaines notes sur des copies du bac. Une procédure normale répond l’Education nationale.
La méthode fait scandale. Des professeurs qui corrigeaient les copies des épreuves de spécialités du bac se sont aperçus que les notes qu’ils avaient attribuées ont été remontées d’un ou deux points. Le ministère de l’Education nationale répond qu’il s’agit d’une procédure normale d’harmonisation. Même les inspecteurs dénoncent le procédé.
Des lots de copies augmentés d’un point
Les correcteurs du bac ont été surpris. Ils ont découvert que les notes qu’ils avaient attribuées à chaque copie ont été remontées. D’un point par exemple pour ce professeur d’économie-gestion en filière technologique dans l’académie de Créteil, qui souhaite rester anonyme : “Cette année, nous devions avoir corrigé nos copies pour la date du 7 juin, dit-il, entre 35 et 40 copies chacun. Quelques jours après, avec mes collègues, on est retournés voir ce qu’il était advenu de nos copies après avoir verrouillé nos lots et à notre grande surprise, on a globalement tous constaté que nos lots de copies avaient été systématiquement augmentés d’un point”.
L’enseignant remarque le manque de cohérence dans ces ajustements : “Un point sur une copie qui a 17, cela fait 18 mais un point sur une copie qui a un cela fait deux donc en termes de pourcentage, ce n’est pas vraiment équitable entre les candidats. Mais surtout ce qui était choquant, c’est qu’il n’y a eu aucune concertation, aucune information.” Le correcteur s’interroge : “Sur quel critère cela a été fait ? On n’en sait rien. On n’est pas la seule discipline concernée puisque bien évidemment, on a contacté d’autres enseignants dans nos lycées respectifs, dans d’autres disciplines et c’est général. Cela concerne les maths, l’anglais, l’histoire… enfin ça a été global.”
Des résultats catastrophiques
Cet enseignant, qui corrige les copies du bac depuis une dizaine d’années, avance une explication : “Globalement, on a tous été affolés par les moyennes qu’on obtenait, qui étaient assez basses. Dans la filière technologique STMG, en sciences de gestion, c’était bas mais en droit et économie, c’était carrément catastrophique. où j’ai des collègues qui tournent à des moyennes entre 6 et 7 sur 20. L’impression qu’on a eue, c’est que les résultats du bac vont être… enfin… auraient été très, très mauvais cette année avec un nombre de redoublants affolants et pas de place pour eux l’année prochaine.”
« Nous sommes scandalisés », « C’est une remise en question de notre conscience professionnelle ». Ce sont les mots qui viennent à l’esprit de plusieurs enseignants de lycées du Rhône, ayant fait passer les épreuves de spécialité (anglais, géopolitique, SES) du baccalauréat et qui ont vu leurs notes attribuées, être réévaluées et augmentées de deux points.