Le maire de Perpignan, Louis Aliot, envisage de disputer la présidence du RN au jeune dauphin de Marine Le Pen, Jordan Bardella.
L’affaire semblait cousue de fil blanc. Sitôt un groupe Rassemblement national (RN) constitué au Palais-Bourbon dans la foulée des législatives, Marine Le Pen devait en prendre la direction, et laisser définitivement son fauteuil de patronne du parti à Jordan Bardella, jusqu’alors président par intérim. Mais c’était avant que Louis Aliot, le maire de Perpignan (Pyrénées-Orientales), ne vienne mettre son grain de sel. « S’il le faut, en fonction des lignes politiques qui seront choisies, oui, je pourrais me porter éventuellement candidat, mais pour l’instant je n’ai pris aucune décision », a-t-il dit vendredi 10 juin sur RMC.
La déclaration a beau être savamment enrobée du conditionnel, elle n’est pas passée inaperçue chez les responsables du parti. « Louis Aliot pense que la présidence ne devrait pas changer, et il envoie un petit signal allant dans ce sens », décrypte un conseiller de la députée du Pas-de-Calais. D’autant que cette sortie survient à un moment où Bardella est plus contesté que jamais au sein du premier cercle mariniste. Le dauphin désigné est notamment accusé de jouer un double jeu avec Reconquête ! le parti d’Éric Zemmour.
Est-il sur celle de Marine ? Ou pour une synthèse avec celle de Zemmour, clairement plus identitaire ?
« Je lui reproche de ne pas être clair sur sa ligne, explique l’un de ses détracteurs en interne. Est-il sur celle de Marine ? Ou pour une synthèse avec celle de Zemmour, clairement plus identitaire ? » Des propos qui font écho à ceux dont use Louis Aliot pour justifier son hypothétique candidature. « Ça fait trente ans que je me bats pour une certaine ligne politique, qui a été celle de Marine Le Pen pendant des décennies : ni identitarisme sectaire et radical, ni opportunisme, a-t-il expliqué. Je regarderai avec attention celles et ceux qui défendront cette ligne-là. »