Le président du Sénat demande “un changement profond d’attitude” d’Emmanuel Macron tout en appelant “au dialogue dans l’intérêt de la France”. Pas question pour le ténor de la droite cependant de défendre une éventuelle alliance avec le parti présidentiel.
Après l’échec aux législatives d’Emmanuel Macron, la droite veut pousser son avantage. Christian Jacob, reçu ce lundi à l’Élysée, a déjà fermé la porte à toute tentative d’union pour sauver le second quinquennat du président, refusant de “rentrer dans une logique de pacte”. Gérard Larcher, lui, invite le chef de l’État à revoir son rapport avec le Parlement pour parvenir à sortir du blocage. À commencer par la répartition des postes au sein de la nouvelle Assemblée nationale.
“La pratique républicaine consiste à considérer tous les élus avec un principe d’égalité et de respect. Ensuite, il y a un règlement à l’Assemblée nationale qui dit que le président de la commission des finances doit être issu de l’opposition. Or, je constate que le RN est le premier groupe d’opposition. Donc, elle devrait lui revenir”, juge ainsi le président du Sénat dans les colonnes du Parisien ce mardi matin.
Dotée de pouvoirs étendus, la présidence de la commission des finances est visée par la Nupes et le RN. Elle revient à un membre de l’opposition, élu par les députés qui y siègent. Le règlement de l’Assemblée a figé cette règle en 2009, consacrant une pratique souhaitée par Nicolas Sarkozy.
Dans le Parisien Larcher lâche : «Nous n’avons pas la même histoire et ne partageons pas les mêmes valeurs, mais ce sont des élus de la République» et réfute l’idée d’un «cordon sanitaire» pour contenir leurs idées au Parlement. «La pratique républicaine dans les Assemblées consiste à considérer tous les élus avec un principe d’égalité et de respect. Ensuite, il y a un règlement à l’Assemblée nationale qui dit que le président de la commission des Finances doit être issu de l’opposition. Or, je constate que le RN est le premier groupe d’opposition. Donc, elle devrait lui revenir», ajoute le président du Sénat. Ce que le règlement de l’Assemblée ne dit pas du tout. Mais ça doit être un détail pour Gérard Larcher.