La crise du Covid a été l’occasion de remettre la science et la santé sur le devant de la scène. Le plus souvent pour le meilleur. Malheureusement, certains chercheurs se sont aussi illustrés par leurs dérapages, quand ils n’ont pas sombré dans des fantasmes conspirationnistes. Le cas de Laurent Mucchielli, sociologue au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), est emblématique. Sur son blog hébergé par Mediapart et dans des interviews accordées au blog complotiste France Soir, Sud Radio, etc., il a diffusé et répété de fausses informations, comme un article minimisant la gravité de la pandémie, un autre critiquant l’efficacité du masque ou défendant l’hydroxychloroquine, un traitement promu par le Pr Didier Raoult dont l’inefficacité a été prouvée, ou affirmant que la vaccination contre le Covid-19 serait potentiellement “responsable de près de 1 000 morts”, quand il n’a pas signé des tribunes contre “le gouvernement de la peur” ou contre “la stratégie sanitaire”.
Pourtant, il n’a écopé que d’un simple rappel à l’ordre du CNRS, dans un communiqué certes sévère, mais publié plus d’un an après ses premiers dérapages et sans le nommer directement. A ce jour, il est toujours affilié au CNRS, alors que de nombreux chercheurs demandent des sanctions plus lourdes. Cet épineux problème a été longuement abordé lors du colloque de l’Office français de l’intégrité scientifique, qui s’est déroulé jeudi 9 juin au Collège de France, pendant lequel la plupart des spécialistes ont expliqué qu’une sanction supplémentaire, comme un renvoi, serait contre-productive. Un avis en partie partagé par Michel Dubois, sociologue des sciences et directeur de recherche CNRS – par ailleurs présent au colloque -, qui estime néanmoins que des solutions sont envisageables.
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