Corps retrouvé dans un sac de voyage à Calais: amours contrariées et mariage arrangé
Ce jeudi s’est ouvert le procès d’un réfugié Soudanais de 34 ans, accusé d’avoir tué son épouse âgée de 25 ans, entre le 28 et le 30 juillet 2017 à Calais. Derrière ce drame, un mariage arrangé par les familles et des amours contrariées.
Noureddine Ali Adam Borma, l’accusé, et son épouse, Manal, se sont mariés par procuration en 2012. À cette époque, la jeune femme vivait encore au Darfour, la partie la plus déshéritée du Soudan, et lui, travaillait en Italie. Ils se connaissent depuis l’enfance car leurs familles, nombreuses, sont voisines. Ils ont même un lien de parenté. Amal n’est autre que sa cousine germaine. Dans ce pays où le poids de la religion est fort, les mariages arrangés ne sont pas rares.
Il aimait sa sœur aînée
Dans le box des accusés, Noureddine Ali Adam Borma porte une croix autour du cou. « Je suis chrétien », assure-t-il. « Pourquoi vous êtes-vous mariés avec Manal ? », s’enquiert la présidente. « C’est eux qui m’ont marié », répond l’accusé dans sa langue maternelle. L’interprète à ses côtés traduit. « Eux », c’est la famille de son épouse. Ce mariage, il n’en voulait pas. Lui voulait se marier avec la sœur aînée de son épouse. « J’ai eu un rapport sexuel avec elle. Je lui ai enlevé sa virginité hors mariage. Au Soudan, c’est mal vu. J’ai été au tribunal. On a eu dix coups de martinet, sa sœur et moi. Sa famille m’en veut et pour me punir elle a voulu que je me marie avec Manal. Moi, j’avais promis de me marier avec sa sœur ».
[…]Rappel des faits
Le 20 décembre 2017, dans un appartement au 42, de la rue Alfred-Delcluze, en centre-ville de Calais, un corps inanimé, dans un « état de putréfaction avancé » avec la présence d’ « asticots » et de « mouches » et une odeur « pestilentielle », est découvert dans un sac de voyage qui était sous le lit. Le corps se trouve « recroquevillé en position fœtale » et attaché avec des liens, le tout dans trois sacs-poubelles. Le sac a été découvert par des employés d’une société de nettoyage.
[…]L’article dans son intégralité sur La Voix Du Nord
