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IVG, port d’armes… Les États-Unis sous le joug d’une minorité tyrannique

Théo Laubry 4 juillet 2022 à 11h54
Le système politique américain favorise les conservateurs, même s’ils représentent 41 millions d’habitants de moins que les Démocrates. Une situation qui conduit à des mesures bien éloignées de ce que souhaite la population.

À son retour des États-Unis en 1832, Alexis de Tocqueville se lance dans la rédaction de De la démocratie en Amérique, pour rendre compte des observations qu’il a pu faire lors de son voyage. Un travail d’analyse du système politique américain et plus généralement de la démocratie, dans lequel il évoque aussi les limites de celle-ci, notamment le risque d’une «tyrannie de la majorité»: un système d’oppression et d’effacement des minorités.

Ce concept à succès a par la suite donné naissance à un dérivé, la «tyrannie de la minorité», pour qualifier un groupe peu représentatif de la population qui contraint une majorité à se conformer à ses vues, alors même qu’elle ne les partage pas. Une expression récemment employée pour dénoncer le «wokisme» et/ou certaines franges de l’antiracisme politique, qui ont pris de l’importance de part et d’autre de l’Atlantique ces dernières années et dont les positions font parfois débat.

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Plusieurs éléments accréditent l’existence d’une «tyrannie de la minorité», en particulier la façon dont fonctionnent les institutions et le système électoral. Depuis le début du XXIe siècle, quatre présidents se sont succédé à la tête des États-Unis: deux Républicains (George W. Bush, Donald Trump) et deux Démocrates (Barack Obama, Joe Biden). Particularité américaine, les deux premiers ont réussi à conquérir le pouvoir de manière tout à fait légale sans avoir la majorité du vote populaire, grâce au collège électoral qui permet au candidat arrivé en tête dans un État de rafler tous les grands électeurs qui lui sont attribués.

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L’avortement et les armes, illustration de cette tyrannie

On l’a vu, Sénat et présidence n’ont pas pour boussole principale le vote populaire. Or, ces deux composantes du pouvoir politique jouent un rôle essentiel dans la composition de la Cour suprême, qui, elle, a un pouvoir considérable sur l’organisation de la vie de 320 millions d’Américains. Alexis de Tocqueville disait même que «jamais un plus immense pouvoir judiciaire n’a été constitué chez aucun peuple». Son orientation est donc un enjeu de taille.

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Un travail titanesque, de long terme et sans garantie de succès s’impose pour le Parti démocrate et les organisations progressistes. En attendant, la grande révolution conservatrice peut tranquillement se mettre en place et la minorité réactionnaire a le champ libre pour tyranniser un peu plus une majorité composée essentiellement d’individus modérés et progressistes.

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