A Montech (Tarn-et-Garonne), le maire légifère pour interdire le regroupent de plus de 3 mineurs pour tenter de limiter les incivilités. Quelques jours plus tôt, la ville d’Aussillon (Tarn) avait reconduit son arrêté municipal instaurant un couvre-feu pour les mineurs de moins de 16 ans.
Jacques Moignard est un maire socialiste excédé. L’édile de Montech voit sa commune touchée régulièrement par des actes d’incivilités.
Des incivilités trop nombreuses
Des méfaits dont les auteurs seraient des mineurs des alentours. “C’est une accumulation de phénomènes qui sont récurrents et provoquent le courroux des administrés et des élus car il y a des dégradations de biens publics et privés. Les domaines sont très divers : végétaux, voitures, vitrines, murs, mobilier urbains, invectives à l’égard des passants. Des incivilités, des comportements qui ne sont pas normaux pour la société. Nous ne pouvons pas en rester là.”
Dans cette ville d’un peu plus de 6 500 habitants, sur un canton qui vient d’être gagné par le Rassemblement National, commerçants et population commencent à en avoir assez. Emilie Nibas la boulangère : “C’est beaucoup de tapages nocturnes, de dégradations de voitures. Nous n’avons pas été victimes directement de ces faits mais les clients nous en parlent. Sur les réseaux sociaux ça tourne pas mal. Beaucoup de gens se plaignent. Avant d’en arriver là, les parents auraient dû faire quelque chose mais ce n’est pas le cas. A un moment donné, il fallait faire quelque chose. “
Certes Montech n’a pas encore les mêmes soucis de délinquance que des villes plus importantes. Elle reste une ville plutôt tranquille mais ce phénomène inquiète. “Je comprend la décision du maire, estime cet habitant. C’est une ville assez calme, on se connaît tous. Il y a eu des vols, des dégradations sur les voitures. Tout ceci est préoccupant. Je ne laisse pas sortir mon enfant mineur le soir.”
Un arrêté anti-regroupement pour 3 mois
Face à ces actes de délinquance, le maire Jacques Moignard se sent démuni. “Nous n’avons aucun moyen d’intervenir si ce n’est d’aller soi-même le soir vers 22h leur demander ce qu’ils font là et qu’ils rentrent chez eux. Les gendarmes peuvent rarement les interpeler sur le fait et ensuite ils n’ont aucun moyen de les contrôler en temps normal. La législation française ne prévoit pas grand chose ou alors les procédures sont longues. Ce sont les gendarmes qui m’ont conseillé d’agir de la sorte en prenant cet arrêté.”
(…) L’arrêté interdit tout regroupement de plus de 3 mineurs entre 22h et 6h, sur une quinzaine de lieux répertoriés car il n’est pas possible de l’étendre sur toute la commune.
(Merci à BB)