Invitée d’Europe Matin mardi, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a averti de la possibilité d’une interruption de livraison de gaz russe en France dans le contexte de la guerre en Ukraine. Un scénario auquel se prépare donc l’exécutif, qui souhaite prendre quelques mesures. “Il faut avoir des mécanismes de substitution de nos approvisionnements et économiser“, a-t-elle déclaré.
Mais la France a-t-elle les moyens de se passer du gaz russe ? Oui, selon la ministre. “On a les moyens si l’on s’organise le plus en amont possible. C’est pour cela que nous avons, dans la loi pouvoir d’achat, pris des mesures très fortes comme celle d’installer un terminal méthanier flottant au large du Havre, de pouvoir réactiver notre centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle)“, qui a fermé en mars 2022, précise-t-elle. L’exécutif souhaite aussi utiliser la centrale à charbon de Cordemais en Loire-Atlantique.
Parmi les autres mesures d’urgence pour assurer la sécurité d’approvisionnement en énergie dès l’automne, le gouvernement prévoit l’organisation du délestage et le remplissage des stockages de gaz.
Alors, il y aura-t-il une possibilité de rationnement d’énergie en France ? “Dans le système que nous avons, ce sont des marches d’escalade vers un scénario de difficultés d’approvisionnement. La première marche, ce sont les économies d’énergie que nous mettons en place. Ces économies d’énergie, elles sont bonnes pour le portefeuille des entreprises, des administrations et des Français, et elles sont bonnes pour la transition énergétique, la lutte contre le réchauffement climatique“, a assuré Agnès Pannier-Runacher.
“Je pense que plus personne ne conteste, après ces différents épisodes de canicule, que nous sommes dans une transformation fondamentale de notre climat“, a-t-elle ajouté avant de décrire les autres marches d’escalade.
“La deuxième marche est de négocier avec les entreprises, contre rémunération, pour qu’elles diminuent leur consommation d’énergie ou qu’elles arrêtent complètement leur production. La troisième marche consiste par exemple à baisser la tension sur les réseaux. Et la quatrième marche consiste à se mettre d’accord avec les entreprises et leur demander d’arrêter leur production, mais ce ne sera pas contre une rémunération. Vous avez donc plusieurs façons de gérer ces difficultés“, tient-elle à rassurer.