De plus en plus souvent, les policiers de l’Oise sont confrontés à des “petits caïds” âgés de moins de 12 ans, que les trafiquants vont “recruter” dans les foyers.
Le phénomène, particulièrement inquiétant, est en hausse. Dans l’Oise, les forces de l’ordre sont de plus en plus régulièrement confrontées à des « petits caïds » de moins de 12 ans que les trafiquants « recrutent » dans les foyers pour enfants, nous apprend Le Parisien, lundi 18 juillet. Ces jeunes se retrouvent impliqués dans des affaires de drogue ou mêlés à des règlements de comptes. Tous ont le même profil : ce sont des mineurs sans attache qui se laissent appâter par le gain facile. Face à ce fléau, les autorités manquent de solutions.
Ce phénomène, les policiers le connaissent bien. Des enfants hébergés dans des foyers du département deviennent les petites mains des réseaux de trafiquants de drogue. Dans l’Oise, plus de 1900 enfants sont placés dans l’un des vingt établissements habilités. Et si la plupart se tiennent tranquilles, d’autres se font aisément enrôler. « L’été dernier, ça n’a pas arrêté, et là, ça s’annonce plus dur », observe Marie-Céline Lawrysz, procureure de Compiègne, auprès du quotidien. « On les retrouve sur des points de deal. Ils commencent guetteurs, déplacent des poubelles plus grandes qu’eux pour faire des barrages », détaille ensuite la magistrate.
Le 5 juillet, un jeune garçon a été arrêté par les forces de l’ordre avec, en sa possession, plus de quatre grammes de crack. Parce qu’il a moins de 13 ans, la loi juge qu’il n’a pas le discernement nécessaire pour être pénalement responsable. Les enfants de son âge « ont une retenue de douze heures maximum, puis, ils repartent », déplore un policier auprès de nos confrères. Avant de poursuivre : « Le dernier a dit qu’il avait trouvé la drogue par terre et pensait que c’était de la cocaïne. Ce qui, en soi, est étonnant venant d’un enfant ! Faute de preuves suffisantes […] il a eu un rappel à la loi. »