Le gouvernement éthiopien cherche à cacher le désastre auquel mène la guerre d’anéantissement dans le Tigré. Un collectif de chercheurs déplore l’indifférence de la communauté internationale.
Le 1er juillet, Arte a diffusé un reportage exceptionnel intitulé Ethiopie : Tigré, au pays de la faim. Il s’agit du premier documentaire réalisé depuis plus d’un an par des journalistes indépendants dans le Tigré. Il dit et démontre sans détour que cette famine est le produit d’une guerre que les adversaires du Tigré ont voulu d’anéantissement. Faute de pouvoir vaincre la région militairement, ils l’ont assiégée, coupant le Tigré du monde pour l’effacer des consciences, en Ethiopie comme ailleurs. Et ce depuis un an. Le reportage en montre le résultat : la famine, la maladie et la mort. Les victimes qui témoignent sont sans espoir. Les médecins et personnes en charge d’aider les plus pauvres, premiers touchés par la famine, expriment un terrible sentiment d’impuissance et d’abandon de la part de la communauté internationale.
Le reportage porte un cinglant démenti à la position officielle du gouvernement éthiopien qui cherche à cacher ce désastre, en maintenant l’interdiction de l’accès des journalistes et autres observateurs à la région. Le gouvernement affiche un retour à la normale dont la levée partielle du blocus sur le Tigré et les efforts de « dialogue national » seraient des preuves tangibles. La plupart des diplomaties occidentales, dont la France, pressées d’en finir avec cette guerre qui écorne l’image d’un premier ministre éthiopien « réformateur » et « libéral » porté aux nues il y a quatre ans, acceptent ces gestes comme autant d’avancées.
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