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Depuis 2019, 57 tonnes de cocaïnes ont été saisies en Afrique de l’Ouest, selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), «mais ce n’est que la pointe de l’iceberg, on considère qu’il y en a cinq fois plus qui passent», précise son directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest, le docteur Amado Philip de Andrés. Selon un rapport de l’OCDE daté de 2018, ce trafic de cocaïne pèse pour 3 milliards de dollars en Afrique de l’Ouest, et 90 % de cette drogue transitent par les mers, ce qui place les pays côtiers en première ligne. «L’Afrique de l’Ouest est la voie la plus directe depuis l’Amérique du Sud, on l’appelle la Highway 10, pour le 10e parallèle qu’elle suit, ajoute notre source sécuritaire. Si vous ajoutez à cela des contrôles en mer et au port bien moins contraignants qu’en Europe, ça en fait le point de décharge parfait.» Une fois débarquée, cette drogue est acheminée vers l’Europe et ses mafias via le Sahel. «Des réseaux criminels tiennent le trafic dans cette zone, l’implication des réseaux djihadistes est probable», précise Amado Philip de Andrés. Depuis 2021, 214 kg ont été saisis au Niger, 115 au Burkina Faso, et 33,9 au Mali.
Longtemps, l’attention s’est portée sur le Cap-Vert ou le Sénégal, où d’importantes saisies ont été effectuées ces dernières années (respectivement 16,6 tonnes et 4,7 depuis 2019), mais la Côte d’Ivoire attire de plus en plus les regards: «Notre pays devient une forte zone de transit», déclarait le ministre de l’Intérieur, Vagondo Diomandé, lors de la présentation du rapport de l’ONUDC. «Les dernières saisies sont inédites pour la Côte d’Ivoire, explique un officier de marine ivoirien. Soit cela veut dire que le trafic augmente, soit qu’on ne se rend compte que maintenant de son ampleur.» Car la Côte d’Ivoire présente de nombreux atouts pour les trafiquants. «Contrairement à ce qu’on peut penser, ces réseaux ne cherchent pas d’État failli, déclare le directeur régional de l’ONUDC, Amado Philip de Andrés. Ils veulent des États forts, dynamiques, tels que la Côte d’Ivoire, qui est un hub sous-régional, et qui dispose d’un système bancaire structuré, coordonné et digitalisé, adapté à un commerce transnational.»
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Merci à Tara King.
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