Un 19-tonnes s’est discrètement frayé un chemin par le nord de la cité jusqu’à l’entrée sud, où depuis le début de l’été, un lourd problème se pose aux trafiquants
“À chaque fois qu’on vient ici, on est encore surpris”, se marre un CRS au pied d’une longue fresque colorée qui annonce “Bienvenue chez Yoda”. Ce mardi après-midi, le policier est déployé à la hâte avec sa compagnie pour sécuriser la cité de la Paternelle (14e) où un nouvel épisode du chat et de la souris avec les trafiquants parvient même à étonner les fonctionnaires les plus rodés à l’exercice. Quelques instants plus tôt, vers 16h, une patrouille a remarqué un étrange manège aux abords du plan stups. Un 19-tonnes s’est discrètement frayé un chemin par le nord de la cité jusqu’à l’entrée sud, où depuis le début de l’été, un lourd problème se pose aux trafiquants.
À l’initiative du bailleur social et de la police, l’accès par le rond-point du Min des Arnavaux, qui dessert surtout le “drive” du point de deal, a été condamné au moyen de blocs de béton armé. Et si le plan stups, l’un des rares à rester ouvert 24h/24, fonctionne toujours, la mesure commence à sérieusement plomber le chiffre d’affaires du réseau.
[…]C’était sans compter sur l’arrivée de la patrouille, qui a interpellé en flagrant délit une personne en pleine manœuvre. Surprise, le conducteur de l’engin était en fait une conductrice âgée d’une quarantaine d’années. Son camion n’était même pas volé. Vraisemblablement payée par le réseau, elle a utilisé le véhicule de son employeur le temps de la gâche, prenant grand soin de masquer les plaques et tous les marquages de l’entreprise à l’aide d’adhésif blanc. Elle est désormais poursuivie pour complicité de trafic de stupéfiants et dégradations.