Pour la première fois depuis sa création, le Rassemblement national a obtenu un siège à la délégation au renseignement. C’est la députée de Charente, Caroline Colombier, qui a été désignée par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, pour occuper le seul poste de l’opposition au sein de la DPR parmi les députés. Un député du RN, Frank Giletti, a aussi été désigné rapporteur du budget de l’armée de l’air.
D’après le règlement de l’Assemblée nationale, la composition du bureau de chaque commission permanente doit en principe « s’efforcer » de reproduire la configuration politique générale et de respecter la parité entre les femmes et les hommes. L’interprétation de ce règlement étant souple, la majorité présidentielle a savamment œuvré pour n’avoir à concéder à l’opposition que quelques-uns de ces postes très recherchés des parlementaires.
La principale surprise est venue de la DPR, qui exerce le contrôle de l’action du gouvernement en matière de renseignement. Les parlementaires en faisant partie doivent être habilités au secret. Or, pour la première fois depuis la création de la DPR en 2007, le Rassemblement national (RN) y a fait son entrée. C’est la députée de Charente Caroline Colombier qui a été désignée par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, pour occuper le seul poste de l’opposition au sein de la DPR parmi les députés.
Composée au total de huit membres, dont la moitié de droit (les présidents des commissions des lois et de la défense), la DPR avait, jusqu’en juin, trois sièges dévolus à des députés de la majorité et un à l’opposition – le député des Républicains (LR) Claude de Ganay, battu dès le premier tour des législatives. Chez les sénateurs, trois membres de la DPR sont issus de LR et un du Parti socialiste (PS). Au vu des résultats du scrutin, attribuer un deuxième siège à un parti de l’opposition faisait donc partie des options. La France insoumise (LFI) s’est positionnée. Mais la majorité a préféré esquiver en restant sur un format de représentativité minimale.
En raison de positions très à rebours de la majorité présidentielle sur les sujets régaliens, les députés LFI ont aussi soigneusement été contournés pour les postes-clés de la commission de la défense. Le député « insoumis » Bastien Lachaud, bon connaisseur de ces sujets, était candidat à un des quatre postes de vice-président. Mais il a raté de peu la marche à la suite de la candidature surprise de la socialiste Isabelle Santiago, élue sur le fil par ses pairs. Les autres vice-présidents sont issus du MoDem, d’Horizons et des Républicains. […]