31/07/2022
Dominatrices face à des Allemandes privées d’Alexandra Popp, les Anglaises ont remporté la finale de l’Euro (2-1 a.p.) pour s’adjuger le premier trophée majeur de leur histoire.
Comme les hommes en 1966, les footballeuses anglaises auront attendu d’être à domicile pour décrocher leur premier trophée majeur dans un stade de Wembley rempli. Les joueuses de Sarina Wiegman ont attendu la prolongation pour se défaire du piège des Allemandes, privées d’Alexandra Popp blessée à l’échauffement, et remporter leur Euro (2-1).
EURO 2022 – Opposées en finale de la compétition ce dimanche (18h00) dans le temple du football de Wembley, l’Angleterre et l’Allemagne vont se disputer le titre après un mois de compétition riche en football et en débats. A domicile, devant leur public, les Lionesses ont clairement créé un engouement nouveau autour d’elles. Mais des questions concernant la diversité continuent de se poser.
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LE DÉBAT SUR LA DIVERSITÉ BAT SON PLEIN
La BBC avait abordé le sujet l’an passé, et l’a de nouveau fait durant ce tournoi, lorsque sa présentatrice Eilidh Barbour dit à l’antenne, au terme de la victoire 8-0 des Anglaises sur la Norvège : “Les onze joueuses qui étaient titulaires et les cinq qui sont entrées en jeu étaient toutes blanches; et cela indique un manque de diversité dans le football féminin en Angleterre“. Barbour ne faisait que constater ce qu’elle – et tous les autres – avaient vu de leurs propres yeux, et qui n’était pas un accident. Cela n’empêcha pas la BBC de recevoir 200 plaintes de téléspectateurs s’indignant du caractère ‘raciste’ de ses propos.
Le sujet a aussi été évoqué dans la presse, et pas seulement dans celle qu’on qualifierait de ‘progressiste’. Le Times, par exemple, a comparé la proportion de joueurs provenant de minorités ethniques dans la sélection de Gareth Southgate – 11 sur 26 pour l’Euro 2020 – à ce qu’on observe dans le squad de Sarina Wiegman. Comment expliquer une telle différence ? Et comment la justifier ?
L’ancienne internationale anglaise Anita Asante, qui représenta aussi la Grande-Bretagne aux JO de 2012, parlait pour beaucoup lorsqu’elle écrivit il y a deux semaines dans le Guardian : “Il est légitime de questionner la ‘blancheur’ de l’équipe d’Angleterre. Le faire ne devrait pas être considéré comme une critique d’une très bonne équipe ou d’un très bon manager, Sarina Wiegman, mais d’une admission que la visibilité a de l’importance. Les filles qui ne voient personne qui leur ressemble [en sélection anglaise] manquent d’héroïnes à imiter, et ça, ça compte“.
Asante n’était pas la seule à comparer la composition ethnique des Lionesses à celle d’un autre demi-finaliste – la France, dont la diversité est souvent évoquée à titre de contre-exemple. Hannah Baptiste, une ancienne internationale anglaise U16 qui porte aujourd’hui le maillot de la Guyane, déclarait ainsi à The Athletic : “Je regarde et je supporte l’Angleterre, mais j’aime l’équipe de France. Elle est belle. Elle est ce à quoi le football devrait ressembler. Pourquoi est-ce que la France est capable de faire les choses bien, pourquoi pas nous, qui sommes un pays si divers ?“
14/07/2022
Merci à François V.