Les personnes habitant proche de la prison des Baumettes à Marseille sont excédées par les hurlements qui se succèdent chaque soir depuis l’établissement, ainsi que par les feux d’artifice et tirs de mortiers.
« On se fait menacer, insulter, traiter de tous les noms. » La créatrice et animatrice du collectif Les voisins des Baumettes a déploré la situation à BFM TV Marseille ce lundi 1er août. Cette femme nommée Eliane Gastaud fait les frais, comme tous ses voisins, des « parloirs sauvages » de la prison des Baumettes à Marseille. L’établissement rassemble un centre de peines aménagées, un centre de détention pour femmes et une maison d’arrêt. Près de 1 600 détenus y étaient incarcérés en septembre dernier, rapporte la chaîne d’information en continu.
Un vis-à-vis avec la prison
Chaque nuit, des hurlements déferlent depuis la prison. Et certains habitants auraient même du vis-à-vis avec les fenêtres des détenus, dont certaines donnent directement sur l’extérieur. Une femme assure être interpellée par les prisonniers lorsqu’elle se trouve dans son jardin. « C’est l’enfer », raille-t-elle auprès de BFM TV. Le problème durerait depuis 2017. Avant cette année, « le bâtiment pénitentiaire ne dépassait pas le mur d’enceinte », se souvient-elle.
Tout aussi inquiétant, Eliane Gastaud a de son côté remarqué que des feux d’artifice et des tirs de mortiers se produisaient de temps à autre : « On peut rester deux, trois jours sans qu’il y ait de feux d’artifice et il peut y en avoir deux dans la même soirée. (…) Pire que les feux d’artifice, on a eu il y a un mois à peu près, des tirs de mortier. »
Malgré les signaux d’alarme envoyés aux autorités, aucun changement ne serait à l’horizon : « Depuis des années nous pointons du doigt les différents problèmes, on a l’impression qu’on nous regarde de haut ou qu’on minimise alors qu’on met au défi n’importe qui de venir une semaine habiter dans notre rue. Ils verront à quel point la situation est invivable », s’agace l’habitante qui ne peut plus profiter de son jardin sans être prise à partie.