Image : Le Limouxin Karim Lahrache a su garder son sang-froid pour éviter un drame dans le bus. Photo Nathalie Amen-Vals
Le 11 juillet dernier, un jeune de 20 ans était remis entre les mains des gendarmes, suite à des menaces avec un couteau envers un groupe d’adolescents et la tenue de propos djihadistes dans un bus assurant la liaison entre Carcassonne et Quillan. Retour sur ces faits avec Karim Lahrache, qui était parvenu à désarmer cette personne radicalisée.
[…]Karim a alors pris l’initiative de lui prendre le poignet en lui donnant un coup, “car il fallait lui enlever l’arme. Je suis persuadé que si je n’agis pas, il plante tout le monde. S’il avait eu un pistolet, je ne serais pas là pour le dire”. Le bus vient de faire une halte à Preixan, et Karim décide alors d’entamer une discussion avec ce voisin instable jusqu’à Limoux : “Le fait que je sois intervenu l’a surpris. Je suis certain qu’il aurait pu aller plus loin !” Là, “il s’est mis à pleurer comme un bébé en se pinçant fort à l’intérieur du nez. Il a cherché à ce que je le comprenne, en expliquant qu’il avait tout perdu et qu’il allait tuer les personnes voulant l’éloigner du chemin d’Allah…”
C’est à Limoux que ce passager inquiétant a ensuite été remis entre les mains de la gendarmerie, que Karim avait pris soin d’appeler. Le 18 juillet dernier, c’est dans ce contexte que Slimen, un natif du Val-de-Marne de 20 ans résidant chez sa mère à Espéraza, a été condamné à deux ans de prison ferme par le tribunal de Carcassonne lors de son jugement en comparution immédiate. “Celui que j’ai vu au tribunal n’était pas le même que dans le bus. C’est quelqu’un qui n’est pas maître de ses émotions, contrairement à ce qu’a conclu le psychiatre dans son rapport. Ce jeune est radicalisé et influençable“, souligne Karim qui ne veut pas que d’amalgame soit fait dans cette affaire envers la communauté musulmane. “Je sentais qu’il allait se passer quelque chose au nom de Dieu, mais un vrai musulman agit comme moi, pas comme lui !”