28/08/2022
Suspendu puis démis de ses fonctions après avoir qualifié en privé de «chauve-souris» une assesseure voilée, lors du 1er tour des élections régionales de 2021, Frédéric Bonnot a pris cette semaine la tête de la foncière commerce de la ville.
[…]« Ce n’est pas un poste politique mais administratif », justifie le maire
Outre des habitants et des responsables associatifs, l’ancien maire (PCF) Laurent Russier avait également participé à la manifestation de juillet 2021, tout comme l’ex-candidat aux municipales Houari Guermat (DVD).
Son retour à un poste clé ne risque-t-il pas d’émouvoir des habitants de la ville ? « Ce n’est pas un poste politique mais un poste administratif, où il n’y a pas de mission politique, pas de mission de représentation », rétorque Mathieu Hanotin, qui rappelle « que ce qui a été écrit l’a été dans un cercle privé et si faute il y a eu, elle était de nature politique. Et je considère que la sanction politique a été consommée. »
Il confirme que Frédéric Bonnot, dont il est proche depuis leurs années de militantisme étudiant à l’UNEF, a pris ses fonctions ce mardi 16 août. « C’est un poste à la tête d’une SEM de la ville qui était vacant, et il était disponible, avec des compétences claires dans ce domaine, des compétences dont la ville avait besoin », justifie encore l’édile.
28/08/2021
Frédéric Bonnot quittera officiellement son poste le 31 août. Il avait été mis à pied trois jours en juillet pour avoir qualifié en privé de «chauve-souris» une assesseure voilée, lors du 1er tour des élections régionales. Des habitants avaient alors manifesté pour réclamer son départ.
[…]Quelques heures seulement après la publication de cette photo, Mathieu Hanotin avait publié un message de soutien à cette habitante sur ses réseaux, dénonçant une « instrumentalisation » du cliché par l’extrême droite. Tandis que le cliché commençait à « faire le buzz », ce dernier avait été partagé sur un groupe WhatsApp professionnel privé, auquel appartient le directeur de cabinet. Il l’avait alors commenté en écrivant : « En plus, c’est une chauve-souris qui le fait émarger », accompagné d’un émoji signifiant le rire.
Devant la tournure médiatique qu’a prise l’affaire, Frédéric Bonnot avait présenté ses excuses sur les réseaux sociaux. « J’ai commis l’erreur d’utiliser un qualificatif extrêmement déplacé au sujet de cette femme », indiquait-il. Il avait été mis à pied trois jours en juillet par le maire. Une sanction jugée insuffisante par des habitants de la commune, qui avaient manifesté, le 8 juillet, devant l’hôtel de ville. « Ce n’est pas assez, son directeur doit démissionner ! » estimait Jamila, une habitante musulmane de Saint-Denis.
[…]07/07/2021
[…]Lundi 28 juin 2021, Brahim Chikhi est convoqué par le maire qui lui aurait annoncé le retrait de sa délégation aux ressources humaines. “Il m’a dit qu’il voulait confier les RH à l’administratif’, “je ne le conçois pas, dans chaque ville, un agent est en droit de rencontrer un élu”.
Mais l’épisode qui a provoqué la “goutte d’eau” et qui l’a pousé à quitter définitivement la majorité municipale est lié à la polémique lancée lors du premier tour des dernières élections régionales et départementales, le 20 juin, lorsque le candidat du RN, Jordan Bardella, se retrouve dans un bureau de vote de Saint-Denis face à une assesseure voilée. L’image est filmée par plusieurs chaînes de télévision.
[…]“Je meurs”, suivi d’un émoji “mort de rire”. Le directeur de cabinet commente à son tour en écrivant : “En plus c’est une chauve-souris qui le fait émerger (sic)”, suivi là aussi d’un émoji “mort de rire”
France Bleu
Brahim Chikhi lui a décidé de monter un groupe dissident baptisé Notre Saint-Denis Ensemble auquel se rallient les trois autres élus sur le départ, Sonia Rabhi, Bertrand Revol et Hervé Borie. Ils retrouveront leurs anciens collègues de la majorité, le 12 juillet, lors de la prochaine séance du conseil municipal.