Revoici Quentin Seiller devant la justice. Il s’était converti à l’Islam en 2017. Il s’est très vite radicalisé. Le Lillois a 33 ans, un visage émacié orné d’une barbe maigre, une épouse présente dans la salle d’audience, dont le joli visage s’échappe d’un « Jilbeb » vert olive, et une fillette de deux ans et demi pour laquelle le couple a prévu une scolarité à la maison : « Pour la petite école. Parce qu’on souhaite la garder le plus possible avec nous. Pour la grande école, on verra. »
[…]Sur son profil Facebook, c’est toujours ambiance djihad. Le prévenu se réfugie derrière une recherche d’information. « Il n’y a aucun message haineux », répéte-t-il sans cesse. Il laisse entendre qu’il ne maîtrise pas le fonctionnement et la portée de Facebook. Le procureur Pierre Goupillaud, notes de la précédente audience à l’appui, fait remarquer que ses explications comme les photos republiées sont les mêmes. Images de leaders terroristes ; photo d’une fillette en niqab pointant le doigt au ciel ; enfants morts en Syrie ; sourates du Coran régulièrement reprises par EI… Chaque fois, il apporte une justification artistique, pédagogique ou culturelle. Le président Benoît Blanchy achève de le déstabiliser : « Le psychologue dit de vous que vous êtes quelqu’un d’intelligent. Que vous n’êtes ni immature, ni irréfléchi… »
En défense, Me Margaux Machart ne s’attardera pas sur les outrages sexistes « insupportables mais reconnus ». Pour le reste, l’avocate, dont la marge de manœuvre est étroite, plaide uniquement sur le droit, défendant l’idée que « publier ce n’est pas inciter à adhérer ».
Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet. Quentin Seiller a été condamné à un an d’emprisonnement. À sa sortie de prison, il sera suivi pendant dix ans.
(Merci à Lola)
