Le Premier ministre Alexander De Croo a prédit lundi, lors d’une visite à Zeebruges, des temps économiques difficiles en raison de la flambée des prix de l’énergie, tout en considérant que le pays était en mesure d’y faire face.
« Les cinq à dix prochains hivers seront difficiles. L’évolution de la situation est très difficile dans toute l’Europe. Certains secteurs sont confrontés à de lourdes difficultés avec ces prix élevés de l’énergie », a-t-il constaté lors d’une intervention au sein de l’entreprise de manutention portuaire ICO Terminals, où il suivait ce lundi une demi-journée de stage à l’invitation du Voka, organisation patronale flamande.
Le patron du VOKA, Hans Maertens, n’avait pas dit autre chose quelques minutes auparavant, disant voir de «lourds nuages sur l’économie flamande» et «de la neige noire» sur beaucoup d’entreprises.
«Nous suivons la situation de près, mais nous devons être clairs: les prochains mois seront difficiles, les prochains hivers seront difficiles. Il faudra s’en sortir. Espérer le meilleur tout en se préparant au pire. Et si la situation s’avère finalement meilleure que prévu, cela aura quand même été bénéfique de s’être préparés», a ajouté le Premier ministre.
Pour Alexander De Croo, la Belgique peut faire face à la crise, «si nous nous soutenons mutuellement dans ces temps difficiles. On peut le faire, avec la confiance en soi et la force de décision qui y sont nécessaires».
Le MR, de son côté, a affirmé qu’il remettrait à l’agenda le maintien de plus que deux réacteurs nucléaires. «Si l’on sait déjà que les cinq à dix prochains hivers seront difficiles, il est urgent de garder plus que deux réacteurs nucléaires. Renforcer sa dépendance au gaz relève d’un aveuglement coupable», a tweeté le président du parti, Georges-Louis Bouchez.
Le ministre fédéral de l’Economie, Pierre-Yves Dermagne (PS), a quant à lui signé ce lundi l’arrêté royal qui prolonge jusqu’à la fin de l’année le tarif social étendu pour le gaz et l’électricité. «Avec l’indexation automatique, il s’agit de la mesure la plus importante pour compenser la perte de pouvoir d’achat des personnes aux revenus faibles», a-t-il affirmé.
Toutefois, «la grande incertitude et les chocs de prix qui s’annoncent nous obligent à faire davantage». «Le gouvernement devra prendre d’autres mesures ambitieuses pour aider la population pour faire face à cette crise énergétique inédite», a-t-il exhorté.
Dans l’opposition, le PTB a une nouvelle fois réclamé une taxe spéciale sur les multinationales de l’énergie pour leurs surprofits générés par la crise ainsi qu’un blocage des prix.