ENQUÊTE – Une partie de ces femmes mutilées, originaires d’Afrique et ayant subi la pression de leurs pairs, reproduisent le schéma communautaire en forçant leurs filles françaises à l’excision.
125.000. C’est le nombre hors-norme de femmes excisées, infibulées ou cautérisées au niveau des parties génitales, vivant en France, d’après une estimation gouvernementale déjà vieille de dix ans. Elles n’étaient «que» 60.000 au début des années 2000. La statistique, passée du simple au double en une décennie, serait aujourd’hui largement dépassée . Sur le terrain, les acteurs en sont en tout cas persuadés.
À l’hôpital de la Conception, à Marseille, le docteur Cohen-Solal, gynécologue, s’occupe chaque semaine de «cinq à dix nouvelles femmes mutilées sexuellement». «C’est une vague qui ne s’arrête jamais depuis déjà quatre à cinq ans», détaille-t-elle auprès du Figaro. Même son de cloche pour la docteur Sylvie Abraham, chirurgienne spécialisée dans la reconstruction intime, située dans le 16e arrondissement de Paris: «Je vois de plus en plus de mutilées. Au départ, ces femmes ne consultent pas toujours pour ça, et ne savent même pas qu’elles ont été amputées…»