05/09/2022
04/09/2022
« Votre adresse ne correspond pas à une zone livrable. » Ce message, repéré par nos confrères de BFMTV, émane de La Poste. Et il ne concerne pas une zone reculée du territoire français et éloignée des grands centres urbains, en haute montagne. Non, non. Celui-ci est affiché aux habitants de la cité de la Bricarde, dans le nord de Marseille (Bouches-du-Rhône). Depuis plusieurs mois, selon nos confrères, les habitants de ce quartier ne peuvent plus recevoir ni courrier ni colis. 1 500 habitants sont concernés.
En cause ? Des actes de violence urbaine à répétition qui ont conduit La Poste à mettre fin à ses tournées dans une partie de la cité. Ces derniers mois, plusieurs bandes rivales se sont affrontées dans le quartier dans un contexte de trafic de stupéfiants. Le 26 juillet dernier, par exemple, deux hommes avaient été enlevés en pleine journée. « Cela fait 40 ans que je suis à la Bricarde, ça ne s’est jamais passé comme ça », tempête une habitante auprès de nos confrères.
Pour justifier sa décision, La Poste assure vouloir protéger ses facteurs. « Si la sécurité des agents ou des marchandises est en jeu, nous renonçons à distribuer le courrier », indique la division régionale du groupe. Quitte à sacrifier un service public pourtant essentiel.
Du côté des associations de quartier comme Conscience – qui lutte pour sortir les jeunes de la « cité » –, on déplore la décision de La Poste. « C’est vraiment désolant, [à cause des] violences et de l’insécurité dans nos quartiers, c’est nous au final qui payons le prix fort, qui ne voyons plus les services publics et qui sommes considérés comme des citoyens de seconde zone. C’est vraiment un danger pour les habitants des quartiers nord », déclare Amine Kessaci. Selon lui, « la République n’est plus présente » dans les quartiers. En attendant, environ 1 500 habitants du quartier doivent se déplacer jusqu’au bureau de poste le plus proche pour espérer récupérer leur courrier.