La hausse des températures, l’élévation du niveau des mers plus rapide que la moyenne mondiale, l’intensification des phénomènes climatiques extrêmes (sécheresses, inondations, vagues de chaleur…) hypothèquent les conditions d’existence d’une part croissante de la population du continent, selon le rapport sur l’état du climat de l’Afrique publié jeudi 8 septembre par l’Organisation météorologique mondiale (OMM). La troisième édition de ce rapport recense les « anomalies » climatiques observées en 2021. Une année considérée comme la troisième ou la quatrième année la plus chaude jamais enregistrée sur le continent, selon la référence utilisée.
Ces données atypiques matérialisent le grand dérèglement à l’œuvre dans la région du monde la moins émettrice de gaz à effet de serre, en particulier pour les populations rurales dépendantes des ressources naturelles pour survivre. « Les régimes pluviométriques sont perturbés, les glaciers disparaissent et les principaux lacs rétrécissent », résume le rapport.
[…]700 millions de déplacés climatiques en 2030 ?
Dans un contexte de croissance démographique toujours forte, les auteurs redoutent avant tout les effets de la crise climatique sur l’accès à l’eau : celle nécessaire à la consommation humaine, à l’élevage dans les zones pastorales, à la production agricole, mais aussi au fonctionnement des barrages hydroélectriques pour la fourniture d’électricité.
« 250 millions de personnes pourraient se trouver concernées par des pénuries d’eau d’ici à 2030 et 700 millions de personnes pourraient être contraintes de se déplacer, avertissent-ils. Il est probable que les migrations liées au climat contribuent à concentrer les populations et à créer des zones surpeuplées et informelles. Tout cela accroît les risques de tensions et de conflits entre les communautés. » Des chiffres difficilement concevables, qui figuraient pourtant déjà dans les conclusions du rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) publié en février.
[…](Merci à Tara King)