Le premier ministre Nikol Pachinyan s’est entretenu cette nuit au téléphone avec les présidents russe et français, et en appelle à l’ONU pour faire cesser l’agression de Bakou.
Une nuit d’angoisse et de peur. C’est ce qu’ont vécu les trois millions d’habitants de la république d’Arménie dont plusieurs villes et villages frontaliers ont subi cette nuit des bombardements intensifs de la part de l’armée azerbaïdjanaise.
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À 0h05 (22h05, heure française), les habitants de Jermuk, Vardenis et Goris ont entendu plusieurs explosions : des tirs d’artillerie depuis la zone frontalière. «Nous avons entendu aussi comme des gros bourdonnements au-dessus de nos têtes», nous déclare un habitant de la ville de Goris (25.000 habitants dont des centaines de réfugiés de la république autoproclamée d’Artsakh, conquise aux trois quarts par les Azéris en 2020). Dans la région du Gegharkunik, au nord-est de l’Arménie, des drones ont aussi été repérés à proximité du lac Sevan : les fameux Bayraktar turcs TB-2, utilisés avec succès par l’armée ukrainienne contre les envahisseurs russes. Dans le sud du pays, à Kapan, des tirs ont été entendus à partir d’une heure du matin. Mais aussi à Martouni, près du lac Noir, à Artanish et à Sotk. Selon le ministère de la Défense arménien, les attaques ont fait plusieurs morts et blessés, sans qu’un bilan comptable précis n’ait encore été établi.