Vendredi dernier, un élève de 17 ans, scolarisé au lycée Truffaut à Beauvais, a subi d’importants sévices commis par une bande de jeunes. Grièvement blessé, il est toujours hospitalisé. Une enquête a été ouverte, la piste de la rivalité entre établissements scolaires de Méru et de Beauvais étant évoquée. Le père de la victime témoigne.
C’est un véritable cauchemar qu’a vécu Aylan (le prénom a été modifié), vendredi dernier, à Beauvais (Oise). Enlevé à la sortie des cours, ce lycéen de 17 ans a été séquestré et tabassé par une dizaine de jeunes. Grièvement blessé, il est hospitalisé. Ces agresseurs lui auraient reproché d’être Méruvien et d’être scolarisé dans un lycée de la ville préfecture. Un nouvel épisode tragique de la rivalité malsaine qui sévit depuis des années entre les bandes de jeunes des deux villes.
Des faits confirmés par la procureure de la République de Beauvais, Caroline Tharot. « Un lycéen a été enlevé à la sortie de l’établissement dans lequel il est scolarisé, séquestré dans une cave et violenté, avant d’être libéré quelques heures plus tard », détaille la magistrate, qui confirme l’ouverture d’une enquête pour « enlèvement et séquestration liés à un autre crime ou délit commis en bande organisée ».
« Mon fils s’est senti menacé »
Vendredi, tout a débuté en fin d’après-midi, à la sortie du lycée François-Truffaut de Beauvais. Aylan y est scolarisé depuis cette année, à la suite d’un important problème disciplinaire. « Il a été exclu en mai dernier du lycée Condorcet de Méru parce qu’il a été poursuivi pour apologie du terrorisme*, témoigne Hakim, le père du jeune homme. Il sera jugé en janvier prochain. » Selon ce dernier, toutefois, « cette affaire n’a rien à voir avec l’agression dont [s] on fils a été victime ».
[…]*Ancien article sur la victime poursuivi pour apologie du terrorisme :
Lycéen au profil trouble ou simple provocateur ? Selon nos informations, un adolescent de 17 ans est jugé ce lundi au tribunal de Beauvais pour « apologie publique du terrorisme » après avoir tenu des propos en ligne et au sein d’une salle de classe du lycée Condorcet de Méru, où il est scolarisé. « Il fait l’objet d’une convocation devant le juge des enfants aux fins de déclaration de culpabilité et de jugement selon la procédure de mise à l’épreuve éducative », indique la procureure de la République de Beauvais, Caroline Tharot.
L’enquête débute à la suite d’un signalement effectué sur la plateforme Pharos, placée sous l’autorité de la sous-direction de lutte contre la cybercriminalité de la police judiciaire et qui sert à signaler les contenus jugés suspects ou illicites sur Internet. Le signalement en question concerne un commentaire du lycéen sur Twitter « en réaction à la publication d’un internaute représentant un article du journal Charlie Hebdo caricaturant le prophète Mahomet ».
Le mis en cause aurait notamment fait référence à l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie décapité par un jeune terroriste le 16 octobre 2020 devant son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), en marge d’une polémique concernant un cours où il avait montré les caricatures du journal satirique. Des propos tenus le 16 octobre 2021, soit un an jour pour jour après la mort du professeur, et dans des termes suffisamment inquiétants pour que les policiers de Pharos les transmettent aux gendarmes de Méru et que le parquet de Beauvais décide d’ouvrir une enquête.
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