14/09/2022
La justice marocaine a confirmé mardi soir en appel une lourde peine de prison ferme pour une internaute accusée “d’atteinte à la religion islamique” après avoir publié sur Facebook des écrits jugés offensants, a-t-on appris auprès de la défense.
“La cour d’appel de Khouribga a condamné à deux ans de prison ferme Fatima Karim, confirmant le jugement en première instance”, a indiqué son avocat, Me Habib Aadi. “C’est un verdict très dur”, a-t-il, ajoutant que le pourvoi en cassation est “encore à l’étude”.
En détention depuis la mi-juillet, Fatima Karim, âgée de 39 ans, était poursuivie pour avoir commenté sur un ton satirique en langue arabe sur sa page Facebook des versets du Coran et des hadiths du prophète Mahomet, considérés comme sacrés dans la tradition musulmane.
Des excuses à “quiconque s’est senti offensé”
Le procès en appel s’était ouvert le 6 septembre avant d’être aussitôt ajourné pour que l’accusée puisse se présenter devant le tribunal. Devant le tribunal de première instance, elle avait fait valoir son droit à la liberté d’expression, garanti par la Constitution marocaine.
Elle avait également présenté publiquement des excuses à “quiconque s’est senti offensé” par ses publications, assurant n’avoir jamais eu l’intention de porter atteinte à l’islam, religion d’Etat au Maroc.
Les poursuites ont été déclenchées par le parquet. L’article 267-5 du Code pénal marocain, aux termes duquel Fatima Karim a été condamnée, punit de six mois à deux ans de prison ferme “quiconque porte atteinte à la religion musulmane“.
[…]17/08/2022
Elle annonce faire appel de cette décision.
Une blogueuse marocaine a été condamnée lundi à deux ans de prison ferme pour «atteinte à la religion musulmane» après avoir posté des publications sur Facebook jugées offensantes envers l’islam, a annoncé mardi 16 août son frère à l’AFP.
Fatema Karim, 39 ans, avait été interrogée par la police le 15 juillet et était en détention depuis, a précisé Bouazza Karim. Elle a été jugée pour avoir commenté sur un ton satirique, en langue arabe sur sa page Facebook, des versets du Coran et des hadiths du prophète Mahomet, considérés comme sacrés dans la tradition musulmane. La blogueuse, qui a l’intention d’interjeter appel, a excipé de son droit à la liberté d’expression, garanti par la Constitution marocaine, devant le juge, a ajouté son frère. Elle a également présenté publiquement des excuses à «quiconque s’est senti offensé» par ses publications, assurant n’avoir jamais eu l’intention de porter atteinte à l’islam, religion d’État au Maroc.
La peine de prison ferme a été prononcée lundi par le tribunal de première instance d’Oued Zem, à 150 km de Casablanca. «Ce verdict est très sévère. Il nous renvoie des années en arrière», a regretté Bouazza Karim. Les poursuites ont été déclenchées par le parquet. L’article 267-5 du Code pénal marocain, aux termes duquel Fatima Karim a été condamnée, punit de six mois à deux ans de prison ferme «quiconque porte atteinte à la religion musulmane». La peine est susceptible d’être portée à cinq ans d’emprisonnement si l’infraction est commise en public — «y compris par voie électronique». Le même article 267 punit sévèrement toute «atteinte au régime monarchique» et toute «incitation à porter atteinte à l’intégrité territoriale» du royaume.
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