Via Internet, une mère macédonienne a vendu sa fille adolescente à la famille d’un Kosovar de 21 ans, à Amboise. Ce dernier a été jugé, mercredi, pour agressions sexuelles et menaces de mort.
Tribunal correctionnel de Tours. Menaces de mort par écrit, agression sexuelle sur mineure de 15 ans par un majeur. Le tribunal jugeait Sedat, 27 ans, mercredi 14 septembre. Les faits se sont déroulés entre 2016 et 2018 à Amboise, dans un contexte culturel et religieux : marier ses enfants à des membres de la communauté rom vivant à l’étranger pour leur donner de meilleures conditions de vie. C’est le pacte conclu entre deux familles – l’une d’origine macédonienne et l’autre kosovare – pour sceller le sort d’une jeune fille de 14 ans, « choisie » sur Internet, à Sedat, un jeune homme de sept ans son aîné. Un mariage arrangé pour quelques centaines d’euros qui va virer au cauchemar.
Traitée comme une esclave
L’adolescente est présentée à la famille fin 2016. Et doit immédiatement se plier à la tradition qui veut qu’elle dorme, dès le premier soir, dans le lit de son futur mari. « Elle n’avait guère le choix », commentera la présidente du tribunal à l’audience. Elle tombera enceinte très vite mais fera une fausse couche le 30 janvier 2017. La vie sous le toit familial dégénère. L’adolescente devient soumise, obligée de faire le ménage et de satisfaire son conjoint, parfois après avoir reçu des coups. Le 21 mai 2017, elle décide de porter plainte à la gendarmerie d’Amboise. Elle indique aux militaires être frappée par l’ensemble des membres de la famille kosovare et se dit « traitée comme une esclave ». Sedat, qui l’avait suivie, l’attend à la sortie et se déchaîne contre elle avant d’être maîtrisé et interpellé.
(…) Elle requiert dix-huit mois de prison dont dix assortis d’un sursis. La défense de Sedat plaide la relaxe sur l’accusation d’agression sexuelle et demande une peine adaptée sur celles des menaces de mort. Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 20 octobre.
(Merci à Jib)
