Sept ans à se demander ce qu’il s’est vraiment passé cette nuit-là. Sept ans à vivre avec ce traumatisme. Sept ans à se dire que son violeur est en liberté. Et puis un jour, alors qu’on n’y croit plus, un coup de fil : l’homme a été arrêté. Samedi après-midi, un Algérien de 43 ans a été présenté devant un juge d’instruction de Créteil (Val-de-Marne) qui l’a mis en examen pour viol par soumission chimique et vol dans le cadre d’une affaire datant de… 2015. Comme le demandait le parquet, l’agresseur présumé a été placé en détention provisoire en attendant la fin de l’instruction.
Ce vendredi 17 avril 2015, après une soirée arrosée avec des amis, un jeune de 27 ans rentre chez lui en direction de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne). La route est encore longue. Il se trouve place de la Nation à Paris (XIe) quand deux hommes viennent lui demander une cigarette. Il accepte. Les autres, pour le remercier, l’invitent à boire un verre. Le reste, c’est un trou noir. Le jeune homme ne se souvient de rien.
Il se réveille le lendemain après-midi dans son petit appartement. Il se rend compte assez vite que des objets ont disparu. On lui a volé trois téléphones, deux ordinateurs, sa carte bancaire et d’autres affaires. Ça, encore, ce n’est que du matériel. Il prend surtout conscience qu’il est en sous-vêtements dans son lit. Son corps présente plusieurs contusions et il ressent également des douleurs plus localisées. L’examen médical qu’il pratiquera sera sans appel : Il a bien été violé.
[…]Il faudra attendre le mois d’août dernier pour qu’une alerte soit donnée. Des enquêteurs viennent d’enregistrer le même ADN. Près de sept ans après, l’identité du violeur présumé s’affiche est enfin connue. Il s’agit d’Azedi A. Pour quelle affaire vient-il d’être signalisé ? « Un simple délit, comme un vol par effraction », croit savoir une source policière.
[…]Reste la question du nombre de victimes. Si les enquêteurs ont soupçonné cet homme d’en avoir fait plusieurs, au final, « une seule victime est avérée », souligne une source policière. Lors de sa garde à vue, le suspect a tout nié en bloc. Il n’a violé personne et n’est pas homosexuel. Son ADN sur la scène de crime ? Ce n’est pas le sien, persiste-t-il.
