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Le journaliste passe ses coups de fil, et dresse un portrait où il décrit une inconnue du grand public, sans passé militant, qui a découvert la politique en 2017, après des postes de DRH dans le privé. Il cite une source qui s’amuse de son passé en ressources humaines, elle qui a usé une quinzaine d’assistants parlementaires pendant son mandat.

Le papier est relu, validé, et publié par le rédacteur en chef de Reims, qui est en charge de la coordination du web le week-end : c’est comme ça dans le Grand Est.

Mystérieusement le journaliste ne retrouve plus son papier en ligne le dimanche matin. Il a été dépublié dans la nuit. Au téléphone, le coordinateur du week-end confirme la dépublication, un brin gêné : « La rédactrice en chef de Nancy va t’appeler ». Le coup de fil arrive vers 10h : « Ton papier est à charge, tes sources sont anonymes, la ministre n’a pas eu la parole ». Avant de raccrocher, elle précise qu’elle doit rappeler la ministre pour lui rendre des comptes ! Et demande pour ça au journaliste de se justifier dans un mail, ce qu’il refuse : son travail est honnête, argumenté et validé par un rédacteur en chef.

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La ministre a son rond de serviette à France 3 Lorraine : pendant son mandat de députée 2017-2022, elle a été invitée six fois dans le JT, a été interviewée dans douze sujets et a eu l’honneur de trois émissions politiques le dimanche. Ça crée des liens.

Dépublier sur pression ministérielle : une première dans l’histoire du web de France 3 Lorraine. Le journalisme à la botte des politiques ? Jamais ! A Nancy comme ailleurs, les journalistes feront leur travail. Même sans le soutien de leur hiérarchie.

SNJ CGT

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