Depuis deux ans, le collectif Elie ta rue multiplie les réunions avec les élus et acteurs de la ville pour apaiser leur quartier, en proie à une montée d’incivilités et de violences
Ils aiment leurs rues. Elie-Gintrac, Leyteire, Chantre, Garat, la Contrescarpe et le cours de la Marne. Celles-là mêmes que beaucoup évitent parce qu’elles sont jonchées de déchets ou de débris de verre, parce que ça pue l’urine et l’alcool, que les trottoirs sont occupés par des groupes de jeunes, que des bagarres éclatent, que les trafics de drogue et jeux d’argent sont monnaie courante.
Ce n’est un secret pour personne : la rue Élie Gintrac, dans le quartier de la Victoire, à Bordeaux (Gironde), ne dort jamais. A n’importe quelle heure du jour et de la nuit, ce quartier cosmopolite, fourmille de monde. Des hommes surtout, « dans des états de consciences divers », rapportent les riverains.
D’après leurs observations et de celles de la mairie, cette rue, haut lieu de beuverie nocturne et désormais diurne, serait également en proie au trafic de drogue et aux jeux d’argent. Et leurs corolaires : bagarres, bruit, bouteilles cassées, rodéos, odeur d’urines… Et agressions des habitants qui auraient l’outrecuidance de s’en plaindre. « Rien que cette année, nous en sommes à deux voisins agressés physiquement », rapporte Guillaume, qui réside dans la rue depuis deux ans.
(…) Un cap aurait été franchi cet été: « il y a eu des jours entiers durant lesquels je ne pouvais pas ouvrir ma fenêtre tellement la musique était forte. Et je ne compte plus le nombre de fois où j’ai été réveillé par le bruit malgré un triple vitrage », complète Guillaume.
“On a fait le constat à cette réunion qu’on avait tous alerté les pouvoirs publics de notre côté, pour les déchets, l’aménagement, et la sécurité. Et qu’à chaque fois nos alertes étaient restées lettre morte”.
Guillaume