« Peiné », le ministre de l’Immigration et député sortant de Trois-Rivières, Jean Boulet, assure qu’il « regrette profondément » les propos qu’il a tenus la semaine dernière selon lesquels « 80 % des immigrants s’en vont à Montréal, ne travaillent pas, ne parlent pas français ou n’adhèrent pas aux valeurs de la société québécoise ». Jean Boulet maintient que ses propos qui font controverse depuis mercredi ne reflètent ni sa « pensée » ni son « action » comme ministre de l’Immigration.
«Ce que je voulais essentiellement dire, c’est qu’il fallait s’améliorer en matière de régionalisation et d’accueil des personnes immigrantes», a-t-il expliqué en entrevue au 98,5 Montréal jeudi, soulignant une fois de plus que l’extrait joué en boucle depuis 24 heures dans les médias ne reflétait ni sa pensée ni son action.
M. Boulet insiste pour dire que le taux de chômage des immigrants arrivés dans les cinq dernières années est plus bas que la moyenne, et il est vrai que près de 80 % des immigrants québécois s’installent sur l’île de Montréal ou dans sa banlieue immédiate.
Il reconnaît toutefois que, pris dans son ensemble, ses propos sur les immigrants – tenus l’instant de quelques secondes dans la chaleur d’un débat qui a duré une heure trente – étaient complètement faux et qu’ils auraient mérité d’être plus nuancés. « Ce que j’aurais dû mentionner, c’est qu’il y en a “un certain nombre” qui ne parlent pas français, “un certain nombre” qui ne travaillent pas, et “un certain nombre” qui peuvent ne pas adhérer aux valeurs québécoises. »
Le ministre certifie qu’il n’a jamais eu l’intention d’essayer, à quelques jours du vote, de séduire une partie de l’électorat qui n’aime pas l’immigration en soutenant de telles assertions, qui ont provoqué de vives réactions, mercredi, y compris dans la circonscription où il se représente. […]
«M. Boulet s’est disqualifié, il ne peut plus être sur les bulletins de vote», a répété M. Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec, plus tard dans la journée, lors d’un point de presse organisé à Saint-Marc-des-Carrières, dans Portneuf. Il pourrait dire qu’il n’est plus candidat et inviter les gens à ne plus voter pour lui, a-t-il illustré. […]