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Shanti, victime des attentats de Bruxelles, euthanasiée à 23 ans pour souffrance psychique insupportable

Elle s’appelait Shanti De Corte. Elle avait 23 ans. Le 7 mai 2022, la jeune flamande a été euthanasiée, entourée de sa famille. Six ans plus tôt, Shanti De Corte était à l’aéroport de Bruxelles National lorsque les terroristes ont déclenché leur bombe. Un récit poignant.

Shanti De Corte devait s’envoler pour Rome en voyage de fin d’études. Ce matin-là, elle était dans le hall des départs de l’aéroport de Bruxelles-National avec 90 autres élèves du collège Sint-Rita à Kontich, en province d’Anvers. Lorsque les terroristes ont actionné leurs explosifs, Shanti De Corte était à seulement quelques mètres d’eux. Et si elle n’a pas été blessée physiquement, la jeune flamande est sortie traumatisée de l’attentat (…)

Quelques semaines après le 22 mars, Shanti est hospitalisée dans une structure psychiatrique anversoise. Un endroit qu’elle connaît bien puisqu’elle y a déjà fait plusieurs séjours avant les attentats. Shanti De Corte y reçoit un traitement à base d’antidépresseurs. Sur son mur Facebook, qu’elle utilise comme journal de bord, Shanti s’exprime à plusieurs reprises sur cette médication :

“Je reçois plusieurs médicaments au petit-déjeuner. Et jusqu’à 11 antidépresseurs par jour. Je ne pourrais pas m’en passer.”

“Avec tous les médicaments que je prends, je me sens comme un fantôme qui ne ressent plus rien. Il y avait peut-être d’autres solutions que les médicaments.”

Pendant plusieurs mois, Shanti De Corte fait des allers et retours entre l’hôpital et chez elle. En 2018, alors qu’elle est à nouveau internée, elle subit une tentative d’agression sexuelle d’un autre patient. Lorsqu’elle va mieux, Shanti sort de l’hôpital et n’hésite pas à témoigner dans la presse. Elle veut être un exemple pour les autres victimes. Une preuve vivante que l’on peut s’en sortir après avoir été confrontée à des scènes de guerre et au carnage des attentats. Mais l’embellie est de courte durée. En 2020, Shanti fait une nouvelle tentative de suicide. Son moral est au plus bas. Sa médication de plus en plus lourde.

(…) Sensibilisée par la situation de Shanti, l’une des thérapeutes qui officie à Ostende fait alors une offre de soin à la jeune fille. Un courrier qu’elle adresse à la psychiatre qui la prend en charge :

“J’ai été informée que Shanti souffrait de traumas complexes et que la seule solution qui lui était proposée à ce jour est l’acceptation de sa demande d’euthanasie. Sans remettre bien évidemment cette solution en question par a priori, mon expérience en victimologie suscite en moi quelques interrogations. C’est la raison pour laquelle, je souhaiterais rencontrer Shanti si vous êtes d’accord lorsque je serai à Ostende, la semaine du 25 avril.”

Mais, contre toute attente, la psychiatre de Shanti De Corte décline l’invitation :

“Chère Madame Neyrolles, j’ai transféré votre proposition à la patiente et à l’équipe médicale qui la prend en charge. Mademoiselle De Corte me charge de vous dire qu’elle n’est pas intéressée par votre proposition.”

Shanti De Corte ne viendra jamais à Ostende. L’étudiante se rapproche cependant de Leif, une association qui défend le droit de mourir dans la dignité. Nous sommes au mois d’avril 2022, lorsque la jeune flamande introduit une nouvelle demande d’euthanasie pour souffrance psychiatrique irrévocable. Cette fois, deux psychiatres accèdent à sa demande comme le veut la loi. Le 7 mai 2022, Shanti De Corte est euthanasiée à l’âge de 23 ans entourée de sa famille.

www.rtbf.be

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