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"La communauté musulmane mérite mieux": le ministre de la Justice retire la reconnaissance de l'Exécutif des musulmans

07/10/2022

Pas assez indépendant, trop peu démocratique et transparent, objet d’ingérences étrangères… En bref, « une somme d’échecs » et d’« amateurisme ». Le ministre belge de la justice, chargé des cultes, Vincent Van Quickenborne, un libéral flamand, faisait, depuis plusieurs mois, un constat sans concession de l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB), une instance qui, au moment de sa reconnaissance officielle, apparaissait comme un modèle en Europe, au milieu des années 1990. Le couperet est tombé à la mi-septembre : le ministre privait cet organe, qui est l’interlocuteur officiel des autorités et est chargé de la gestion temporelle de ce culte, de sa reconnaissance officielle et de sa subvention (elle était de 639 000 euros en 2021).

Réduit aux « affaires courantes » depuis des semaines, plongé dans un vide juridique, l’EMB connaît une crise existentielle et l’appel du ministre à la communauté musulmane, qui compte quelque 400 000 membres, à s’organiser pour créer un autre outil favorisant une meilleure intégration, semble illusoire. L’Exécutif dénonce, quant à lui, « une action grossièrement inconstitutionnelle et inacceptable » du ministre.

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Le Monde

15/09/2022

Belgique : Le ministre de la Justice retire la reconnaissance de l’Exécutif des musulmans, principal organe de représentation du culte islamique

Le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, a retiré la reconnaissance de l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB), a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué.

Depuis octobre 2020, l’organe de représentation du culte islamique en Belgique est dans le viseur du ministre. Un rapport de la Sûreté de l’État avait alors pointé du doigt des ingérences étrangères au sein de cette institution. Parallèlement, sa gestion était mise en cause pour son manque de transparence et sa confiscation par une poignée de membres. Face aux problèmes constatés, le ministre a mis deux fois en demeure l’Exécutif de mettre fin aux manquements constatés. Des réunions de concertation ont également eu lieu.

“Malgré de nombreuses promesses, les mesures nécessaires à cette fin n’ont toujours pas été prises à ce jour. De ce fait, la communauté musulmane de notre pays ne dispose toujours pas de la représentation à laquelle elle a droit, ce qui entrave l’intégration des musulmans dans notre pays“, a expliqué le ministre.

“Représentatif, transparent et professionnel”

Un appel est lancé à la communauté musulmane à “s’organiser de manière transparente, indépendante et pluraliste, sur la base de la liberté religieuse et du caractère démocratique et libre de notre société”. En vertu de la séparation de la religion et de l’État, “seules les communautés religieuses sont en mesure de créer un organe représentatif en tant qu’interlocuteur du gouvernement”.

“Je n’ai encore jamais vu un tel amateurisme. Et cela, en plus, pour un organisme qui joue un rôle crucial pour la communauté musulmane de notre pays. La communauté musulmane mérite mieux, c’est pourquoi j’ai décidé de retirer la reconnaissance de l’EMB. Nous voulons ainsi ouvrir la voie à un exécutif musulman véritablement représentatif, transparent et professionnel. Tant qu’il n’y aura pas de nouvel EMB, aucune nouvelle subvention ne sera versée, comme c’était déjà le cas pour les moyens prévus pour 2022”, a conclu le ministre.

www.rtl.be

(Merci à S.)

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