Le nombre de migrants arrivant au Luxembourg ne se tarit pas. «Nous sommes confrontés, en Europe, à beaucoup d’arrivées», a reconnu lundi, Jean Asselborn (LSAP), ministre des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse. Au Luxembourg, «nous avons une constante autour de 300 demandes d’asile par mois», note le ministre. Comme «nouveau phénomène», il cite «un nombre croissant d’enfants parmi les migrants».
(…) «Nous devons nous faire à l’idée que les migrations font partie du quotidien», a résumé Jean Asselborn
En septembre, 300 réfugiés sont arrivés au Luxembourg, la plupart en provenance d’Érythrée, de Syrie et d’Afghanistan.
Tribune de la journaliste Claudia Kollwelter :
Des pays où la guerre, la misère, l’oppression et la terreur déterminent la vie quotidienne des gens. La semaine dernière, un projet de structure pour réfugiés dans l’est du pays a suscité beaucoup d’émoi.
“Je n’ai rien contre les réfugiés, mais vous ne pouvez pas laisser un hôtel en parfait état être à nouveau ruiné par des réfugiés.”
“En tant que mère, j’ai certaines peurs, mais ça ne veut pas dire que je suis raciste ou quelque chose comme ça…”
“Je ne suis pas raciste, mais je ne suis vraiment pas favorable à ce que ce projet soit mis en place, car nous ne sommes déjà qu’un petit village.”
Ce ne sont que quelques-unes des déclarations des citoyens de la commune de Konsdref après une réunion d’information, où un projet a été présenté pour louer un hôtel, qui sera de toute façon vendu, à l’Office national de l’accueil pour héberger les réfugiés. Outre le fait qu’un acheteur privé souhaitait mettre en œuvre ce projet et que l’on peut se demander pourquoi les habitants “ont besoin” d’en être informés en premier lieu, ces déclarations sont inquiétantes et tristes. Avec des déclarations comme celle-ci, les migrants sont déjà soupçonnés d’être un danger pour les enfants ou de semer le trouble dans un petit village tranquille…
Malheureusement, de telles déclarations ne sont pas nouvelles et je me souviens bien d’autres réunions d’information dans le cadre de la crise des réfugiés en 2015, où des structures ont été ouvertes dans tout le pays et les gens étaient inquiets. Heureusement, il est vite devenu évident qu’elles étaient injustifiées et souvent fondées sur l’ignorance et les préjugés.
Je ne veux pas dire que les préoccupations ou les craintes des gens doivent être ignorées – cela ne ferait qu’exacerber le problème. Mais la question est de savoir de quoi exactement les gens ont peur – est-ce l’incertitude, le changement, l’étrange ?
(…) Au lieu d’organiser des réunions d’information, où les gens veulent juste étaler leur colère ou leur xénophobie, il faudrait créer des formats plus constructifs, comme des ateliers avec des citoyens, pour voir comment les gens peuvent s’intégrer, comment sortir d’un voisinage étriqué.
Il existe des exemples réussis qui peuvent également éliminer les craintes de ces gens. Mais en tant qu’édile, vous devez bien sûr aussi être conscient que vous ne pouvez pas plaire à tout le monde, qu’il y aura toujours des gens qui s’opposeront à de tels projets et ne voudront pas ou ne pourront pas faire preuve d’empathie. La compassion joue un rôle dans de telles situations et il serait bon de voir – également dans la perspective de l’année électorale – si la politique dans de tels cas aurait le courage de donner suite à ce que le bon sens considère comme juste.
(Merci à Jean)